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PVT au Canada - 2011/2012
13 septembre 2011

Entre espoirs déçus et excursions salvatrices

Bonsoir à toutes et à tous,

Je constate avec une pointe de regret que nos articles se font de plus en plus rares. Ne voyez là aucun manque de volonté de notre part de poursuivre sur ce blog le récit de notre vie canadienne, mais plutôt l’absence d’événements récents méritant d’y figurer.

Le seul épisode notable de ces dernières semaines, que j’avais jusqu’ici préféré occulter dans l’attente de son dénouement tardif, était ma candidature à un poste de traducteur français – anglais à l’Ambassade de France au Canada. C’est Eliana qui, il y a plus d’un mois, avait déniché cette offre à peine croyable tant elle correspondait parfaitement à mon profil. Environ deux semaines après l’envoi de ma candidature, je reçois un mail de la responsable du service de presse de l’ambassade, dont mon profil a retenu l’attention et qui me propose donc un entretien. Je suis alors saisi d’un espoir irrésistible, celui de voir se réaliser mon rêve d’assouvir dans un lieu si prestigieux ma passion pour les langues, et plus particulièrement l’anglais puisqu’il s’agit d’un poste de traduction vers l’anglais. Malgré quelques cafouillages pendant l’entretien et l’insistance de la traductrice encore en poste sur le « niveau d’exigences extrêmement élevé » de l’ambassade, je suis relativement confiant quant à la qualité de mon test de traduction. Ce n’est que récemment, à la veille de l’entrée en poste du nouveau traducteur le 1er septembre, que la sentence est tombée :

« La procédure de recrutement s'est achevée et malheureusement je regrette de devoir vous informer que votre candidature n'a pas été retenue pour le poste de traducteur au sein de notre Ambassade. […] Je suis convaincue que vous trouverez un emploi à la hauteur de votre excellent profil et de votre personnalité et je vous souhaite sincèrement plein succès dans votre recherche d'emploi et votre séjour au Canada. »

Je pressentais qu’un refus de l’ambassade, peu après celui de l’université, porterait le coup de grâce à ma motivation, et indirectement à celle d’Eliana. Je ne croyais pas si bien dire car j’ai depuis lors cessé de postuler, si ce n’est à une malheureuse offre de rédacteur/relecteur mise en ligne par Adecco. Mes qualifications « ne correspondaient pas au poste », mais j’ai tout de même reçu un appel de l’agence, qui souhaitait me rencontrer en personne. Au moment où j’ai annoncé à mon interlocutrice que je ne disposais que d’un permis de travail temporaire, elle m’a poliment expliqué que mon profil devenait soudainement beaucoup moins intéressant. C’est là que j’ai compris, pour peu que j’en doutais encore, que ce « permis vacances travail » présente finalement bien plus d’inconvénients que d’avantages et constitue trop souvent un obstacle à l’embauche, surtout dans une ville administrative et procédurière comme Ottawa, où toute entorse à la norme semble être perçue comme un affront impardonnable au vénérable et omniprésent gouvernement canadien.

De plus, comme je l’ai maintes fois répété, nous n’avons plus les moyens financiers de rester au Canada après le mois d’octobre, d’autant plus que nous sommes contraints de donner à notre propriétaire un préavis de départ d’au moins 30 jours. Aussi, il semble inéluctable que nous rentrions en France à l’automne. Croyez-le bien, ce n’est pas de gaîté de cœur que je vous l’annonce. Nous aurions sincèrement souhaité rester au moins jusqu’à décembre, ne serait-ce que pour assister aux prémices du fameux hiver canadien. Mais lorsque le destin s’acharne, s’obstiner ne présente aucun intérêt. Nous savions que cette aventure comportait une part de risque non négligeable, mais j’avais eu l’audace de croire que nous resterions au moins six mois, contre vents et marées. Quoi qu’il en soit, il faut désormais envisager le côté positif des choses. Entre autres consolations, nous retrouverons plus tôt que prévu ceux qui nous sont chers, nous cesserons enfin de payer chaque mois un loyer ruineux et, je l’espère, la chance finira par nous sourire en France et sonnera le glas de cette angoissante inertie professionnelle.

Comme vous le savez, notre escapade touristique aux Chutes du Niagara-1000 îles-Toronto approche à grands pas (nous partons vendredi dans la matinée et devrions être de retour le 20 septembre). Comme nos économies ont littéralement fondu ces derniers mois, nous avons dû renflouer les caisses et pour ce faire, Eliana nous a dégoté un petit boulot plutôt sympathique d’agents réviseurs pour Elections Ontario, l’organisme provincial qui s’occupe de recenser les électeurs d’une circonscription électorale en vue des élections. Notre rôle a consisté, cinq jours durant, à toquer aux portes de grands immeubles résidentiels afin de compléter et mettre à jour la liste des électeurs. Ce travail amusant devenait vite lassant et répétitif. La seule inconnue dans une telle démarche est la réaction des gens. Nous avons eu droit à tous les traitements : la plupart des gens jettent un coup d’œil furtif à travers l’œil-de-bœuf et retournent s’affaler devant leur match de hockey, croyant sans doute avoir affaire à des vendeurs d’aspirateurs. Ceux qui nous accordent le bénéfice du doute se montrent le plus souvent coopératifs, mais certains nous claquent la porte au nez. Bien que prévisible, ce genre de réaction n’est pas fait pour flatter notre amour-propre. Après avoir toqué à plusieurs centaines de portes, nous avons donc mis un terme à notre contrat dimanche dernier. L’heure est désormais au repos et à la préparation de nos voyages. J’ai bon espoir d’obtenir mon visa de tourisme américain fin septembre (rendez-vous à l’ambassade des États-Unis le 23) et de pouvoir accompagner Eliana à New York City début octobre, puis rendre visite quelques jours à un ami rencontré lors de mon semestre d’échange à l’université d’Oswego, au nord de l’État de New York, tandis qu’Eliana séjournera chez sa famille à Utica. Nous tâcherons de prendre de belles photos, pour le plaisir de vos yeux. La suite au prochain épisode, donc !

Eliana & François

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Hi there everyone,

I note with a pang of regret that our articles are growing increasingly scarce. Rather than a lack of willingness on our part to continue letting you guys know about our Canadian adventures, the absence of recent events worth recounting is to blame.

The only noteworthy episode of these past few weeks, which I had thought best to overlook until I was informed of its outcome, was my application for a French-to-English translator position at the French Embassy in Ottawa. It was Eliana who, over a month ago, found this hardly believable job offer that seemed to fit my profile so wonderfully. Two weeks or so after sending in my application, I received an email from the Press Counsellor at the Embassy saying that she was interested in meeting me for an interview. The wild hope of being able to pursue my passion for language, and more particularly English, in this prestigious environment instantaneously flared up inside me. In spite of a couple of hesitations during the interview and the heavy emphasis laid by the translator on the "extremely high standards" of the Embassy, I felt relatively confident about the quality of my test translation. Only recently, a day before the newly hired translator started work on September 1st, did the verdict come down:

"The recruitment process has come to an end and I regret to inform you that your application for the translator position at our Embassy wasn't successful. […] I am convinced that you will find a post commensurate with your remarkable profile and personality. I wish you success in your job search and a pleasant stay in Canada."

I sensed that being turned down by the embassy right after what happened with the University of Ottawa would deal a fatal blow to my motivation and, so too, Eliana's. Little did I know how right I was, as I have since then ceased applying, except for an editor/proofreader job offer posted by Adecco. Though my qualifications "did not match the job requirements", I received a phone call from Adecco saying they'd like to meet me in person. The instant I said I only had a temporary work permit, the person I was speaking to gently explained to me that my profile now  appeared a hell of a lot less attractive. That's when I understood, inasmuch as I still doubted it, that this "working holiday visa" has far more drawbacks than advantages and too often deters hiring, especially in an administrative and procedure-oriented city like Ottawa, where the slightest deviation from the norm seems to be regarded as an unforgivable affront to the venerable and ubiquitous Canadian government.

Besides, like I've said a thousand times, we can no longer afford to stay in Canada beyond October, especially as we're supposed to give our landlord a full month's notice before leaving. Therefore, we will almost inevitably have to come back in the fall. Believe me, I wish I didn't have to tell you this. We would sincerely have loved to stay at least until December, if only to experience the early signs of the notorious Canadian winter. But when fate doesn't leave you a chance, there is no point in persisting. We knew full well how risky our enterprise was, but I had the audacity of believing that we'd be able to spend at least six months in Canada, against all the odds. At any rate, we should now look on the bright side of things: among other consolations, we'll get to reunite with our beloved earlier than anticipated, we will finally leave off paying a costly rent every month and, hopefully, luck will be on our side once we're back in France, thereby putting a stop to this unbearable sense of professional inertia.

As you all know, our escapade to Niagara Falls/Thousand Islands/Toronto is coming up very soon (we're leaving on Friday morning and should be back around Sept. 20) As our savings have literally melted these last few months, we had no choice but to shore them up. To do so, Eliana got us a rather fun job as revising agents for Elections Ontario, the provincial organization responsible for canvassing Ontario's electoral districts for the elections. For five days, our role consisted in knocking on all the doors of large residential buildings to complete and update the voters list. Though amusing at the outset, this job soon became wearisome and repetitive. The only unknown in this kind of work is people's reactions. We received all manner of treatments: most people cast a furtive glance through the door's peek-through hole then went back to watching their hockey game, thinking perhaps that we were trying to sell them vacuum cleaners. Most of those who gave us the benefit of the doubt were cooperative but some slammed their doors in our faces. Though predictable, this kind of behavior didn't flatter our self-esteem. After having knocked on several hundreds of doors, we decided to put an end to our contract last Sunday. We're now resting and preparing our upcoming trips. I hope to obtain my American tourist visa at the end of September (I have an appointment at the US Embassy on the 23rd) to accompany Eliana to NYC in early October, then go on to visit a close friend of mine I met during my exchange semester at the University of Oswego, in upstate NY, while Eliana stays with her family in Utica. We'll take as many beautiful pictures as possible to feast your eyes on when we return. To be continued...

Eliana & François

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Commentaires
PVT au Canada - 2011/2012
  • Dans ce blog, vous pourrez lire des articles relatant nos aventures canadiennes, visionner nos photos, vous tenir informés et commenter les événements marquants de notre vie à Ottawa. Bonne lecture à tous ! François & Eliana
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