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PVT au Canada - 2011/2012

23 octobre 2011

Après NYC, upstate NY !

Bonjour à toutes et à tous,

Comme prévu, je reprends aujourd’hui le fil du récit de nos pérégrinations au pays de l’Oncle Sam. Vous excuserez le caractère plus succinct de cet article, la deuxième partie de notre séjour ayant été bien moins riche en événements et autrement plus reposante que la première.

Eliana garde un formidable souvenir de la semaine passée en compagnie de sa famille américaine à Utica, petite ville du centre, et non pas du nord comme je l’avais précédemment affirmé, de l’État de New York. Elle désirait de tout cœur profiter de sa présence sur le continent américain pour rencontrer cette partie jusqu’alors à peine connue de sa famille et pratiquer intensément son anglais au contact d’Américains d’origine libanaise complètement assimilés. C’est Sharyn, l’une des filles de Norma, cousine nonagénaire de son père, qui l’attendait à la gare lors de son arrivée au terme d’un voyage de plusieurs heures. Au cours des sept jours qui ont suivi, Eliana a longuement discuté et beaucoup partagé avec Norma, une femme d’une extrême gentillesse, mais aussi avec ses nombreux enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. S’il est vrai qu’elle passait le plus clair de son temps à bavarder devant la télévision, rigoler et regarder de vieilles photos de famille avec Norma, il se passait rarement un jour sans que l’un ou l’autre des membres de sa famille ne convie Eliana chez lui, ne l’emmène visiter quelque curiosité de la région, ou ne l’invite au restaurant avaler un repas pantagruélique dont elle ne viendrait jamais à bout.



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Parmi ces sorties gastronomiques, la plus mémorable était son déjeuner dans un délicieux restaurant grec, le Symeon’s, où son père avait déjà eu le plaisir de manger il y a fort longtemps, lorsqu’il avait, lui aussi, voulu rencontrer cette partie méconnue et pourtant si profondément attachante de sa famille. Elle a également beaucoup apprécié le dîner au fameux Dinosaur Bar-B-Que de Syracuse, restaurant connu pour son offre pléthorique de viandes savoureuses et sa clientèle composée majoritairement de « bikers ». En fin de semaine, elle a même eu droit à une soirée entre filles de son âge avec l’une des arrière-petites-filles de Norma et ses copines, avec au programme télévision, dégustation de cupcakes et bavardages en tout genre. Quand est venue l’heure des adieux, ou plutôt des au-revoir, c’est le cœur lourd mais la tête pleine de souvenirs qu’Eliana a pris son bus pour Syracuse, un peu avant minuit.



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Pour ma part, je suis retourné, trois ans plus tard, dans la ville d’Oswego où j’avais passé quatre mois en tant qu’étudiant Erasmus en 2008. Malgré les épreuves qui avaient ponctué ce séjour, et dont il n’y a pas lieu de faire état ici, je ressentais comme le besoin d’y mettre à nouveau les pieds, peut-être pour chasser de vieux démons, mais avant tout pour retrouver l’espace d’une semaine un très proche ami américain, Peter, la première personne que j’avais rencontrée sur le campus et qui m’avait tant apporté. Bien que sa nouvelle fonction de directeur de résidence universitaire ne lui laissait que très peu de temps libre, nous avons bien profité de notre semaine ensemble. Entre autres activités, nous avons beaucoup discuté et visionné d’innombrables films d’horreur, dont nous sommes l’un comme l’autre particulièrement friands, dans son très confortable appartement de fonction, au rez-de-chaussée du bâtiment dont il a la charge.



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Peu avant mon départ, Peter m’a emmené visiter l’un de ses lieux préférés à Oswego : un petit magasin bio au charme rustique et entièrement décoré pour Halloween, en périphérie de la ville. Lorsque je me retrouvais seul pour la journée, je profitais des rares épisodes de beau temps pour flâner à nouveau dans ce vaste campus, plonger mon regard dans l’immensité du Lac Ontario, bouquiner dans la bibliothèque universitaire et prendre quelques photos d’un décor qui, il est vrai, n’a pas changé d’un iota en trois ans. Sauf peut-être au milieu du campus, où une poignée d’Indignés solidaires du désormais célèbre mouvement Occupy Wall Street ont planté quelques malheureuses tentes et pancartes rafistolées fustigeant les excès du capitalisme. Malgré la peine que j’avais pour ces militants ignorés, j’étais heureux de constater que, même à Oswego, aux confins septentrionaux de l’État de New York, la grogne des petites gens trouvait çà et là quelques faibles échos.



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La veille de mon retour à Ottawa s’est produit un événement d’autant plus heureux qu’il était inattendu : j’ai revu Magda, une amie rencontrée en 2008 à qui j’avais laissé entendre que j’aimerais la revoir pendant mon bref passage à Oswego, même si j’ignorais si elle aurait du temps à m’accorder, ou même si elle vivait toujours dans les environs. Nous avons mangé une pizza dans un petit restaurant très agréable et bu un verre dans un bar du centre-ville, après quoi elle m’a raccompagné chez Peter, qui m’a ensuite conduit jusqu’à la gare de Syracuse où j’ai enfin retrouvé Eliana. Entre son arrivée et le départ de notre car, nous avions trois heures à tuer dans une gare quasiment vide, où patientait avec nous un cortège de Mormons en liberté. Fort heureusement, la gare était équipée de jeux d’arcade obsolètes dans lesquels nous avons dilapidé nos derniers dollars américains. Le retour en bus avait lieu de nuit, entre 3h30 et 7h du matin. Inutile de préciser que nous ne sommes pas arrivés dans une forme olympique. Mais alors, quel séjour magique !

Eliana & François

 

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Hi everyone,

As promised, I pick up the thread of the unfinished narrative of our adventures in Uncle Sam's country. You will excuse the relative shortness of this article, but the second part of our trip was less eventful and far more relaxing than the first.

Eliana fondly remembers the week she spent in the company of her American family in Utica, a small town in the center of New York State, as opposed to upstate New York as I had erroneously said before. She strongly desired to take advantage of her presence on the American continent to meet this barely known part of her family, while getting to practise her English amid third-generation Americans of Lebanese ancestry. It's Shary, one of the daughters of Norma, the nonagenarian cousin of her father, who was waiting for her at the bus station when she arrived after a several-hour-long journey.

During the seven following days, Eliana talked and shared a great deal with Norma, an extremely affable woman, but also with her many children, grandchildren and great grandchildren. Though she spent most of her time chatting in front of the television, laughing and looking at old family pictures with Norma, hardly a day went by without another family member inviting Eliana to his or her place, taking her to a local sight or a restaurant to eat a huge meal she would never finish.

Among these culinary experiences, the most memorable was lunch at the Symeon's, an excellent Greek restaurant where her father had been long ago when he, too, had decided to meet this unknown and yet so likeable part of the family. She also enormously enjoyed dinner at the famous Bar-B-Que restaurant in Syracuse, a place known for its bountiful supply of delicious meat and its clientele made up largely of bikers. At the end of the week, she was invited to a girls night with one of Norma's great granddaughters and her friends. Together, they watched TV, ate cupcakes and talked the night away. When the time came to say goodbye, Eliana took her Syracuse-bound coach a little before midnight with a heavy heart and a head full of wonderful memories.

As for me, I returned, three years later, to the town of Oswego where I had spent four months as an exchange student back in 2008. In spite of the misfortunes I had suffered then, and which I don't intend to write about here, I felt an inexplicable need to get back there, perhaps to fight old demons, but most importantly to spend a week with a very dear friend of mine, Peter, the first person I'd met on the campus and who had brought me so much. Although his new role as Residence Hall Director didn't leave him much free time, we made the best of our seven days together. Among other activities, we did a good deal of catching up and watched numberless horror movies, which we share a strong liking for, in his very comfortable apartment on the ground floor of the building he's in charge of.

Soon before my departure, Peter took me to one of his favorite places on the outskirts of Oswego, a small organic shop with a certain rustic charm, entirely decorated for Halloween. On days when I found myself alone, I took advantage of the rare episodes of fair weather to wander again on this big campus, stare into the horizon over Lake Ontario, read books in the library and snap a couple pictures of surroundings which, to be honest, haven't the least bit changed in three years. Except maybe for the campus center, where a handful of "outraged" students from the Occupy Wall Street movement had pitched a few tents and planted a couple of signs excoriating the excesses of capitalism. However sorry I might have felt for these ignored militants, I was pleased to see that, even in Oswego, in the far northern reaches of New York State, the people's anger was echoed here and there.

On the eve of my return to Ottawa, something unexpected and delightful happened: I hung out with Magda, a friend I had met in 2008, and whom I had told I would love to see her again during my short stay in Oswego. I didn't know if she'd have time for me, or even if she still lived in the area. She did. We ate a pizza in a fine downtown restaurant and had a drink in a bar close-by, after which she drove me back to Peter's apartment, who then gave me a ride to the Syracuse bus station where I finally met Eliana. Between her arrival and our bus's departure to Ottawa, we had exactly three hours to kill in a virtually empty station where an entire colony of Mormons was waiting with us. Fortunately enough, the station was equipped with obsolete arcade games on which we squandered our last few dollars. The bus journey back lasted from 3:30 to 7 am. Obviously, we didn't arrive in top shape, but what an amazing three weeks in America!

Eliana & François

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21 octobre 2011

Une semaine à NYC

Chers lecteurs, chères lectrices,

C’est le cœur un peu serré que je reprends après plusieurs semaines d’absence ma plume virtuelle pour écrire ce qui, je le crains, sera l’un des derniers articles de ce blog. Comme certains d’entre vous le savent déjà, Eliana et moi rentrons en France à la fin du mois, le 27 octobre exactement, pour des raisons que vous connaissez par cœur et qu’il serait vain de ressasser.

Malgré le sentiment d’inaccompli que suscite encore chez moi ce retour prématuré, je dois bien reconnaître qu’il n’aura pas eu que des inconvénients. En effet, si l’un d’entre nous avait décroché un poste au Canada, nous n’aurions probablement jamais eu l’occasion d’effectuer l’inoubliable séjour de près de trois semaines aux États-Unis dont nous sommes fraîchement rentrés et qu’il me tardait de vous raconter. En voici donc le récit.

Après avoir passé un après-midi à boucler nos valises et à glaner de précieuses informations sur les attractions touristiques majeures qu’offrait notre première destination, la ville de New York, nous nous sommes couchés le soir du 29 septembre aux alentours de minuit. Nous étions debout le lendemain dès l’aurore puisque nous devions rejoindre la gare routière, située à plusieurs kilomètres de l’appartement, et être à l’heure pour notre premier bus en direction de Montréal, dont le départ était prévu à sept heures du matin. Une fois installés à bord du second car en partance de Montréal et à destination de New York, pas moins de douze heures de trajet et quelque 800 kilomètres de route nous attendaient. Confortablement assis dans les grands sièges de cuir noir avec à disposition prises électriques et connexion wifi gratuite, la perspective d’un interminable voyage devenait vite bien moins terrifiante, même si nous avons passé plusieurs heures derrière deux grandes perches scandinaves (à en juger par leur drôle de langue) légèrement trop babillardes.

Nous sommes arrivés en gare de Port Authority à New York vers 20 heures. Je suis descendu du car après Eliana, et me suis instinctivement dirigé vers la sortie, le sac à dos à l’épaule, animé de l’enthousiasme d’un môme qui pénètre dans un grand magasin de jouets. J’ai cherché Eliana mais ne la trouvais nulle part. Où était-elle donc passée ? Après une minute d’intense réflexion, un éclair de bon sens m’a traversé l’esprit. Je me suis retourné et l’ai aperçue quelques mètres derrière moi, en train d’attendre avec les autres passagers que l’on sorte nos valises de la soute. Mon regard a croisé le sien et elle a ri. Pour ma défense, les douze heures de route que nous venions d’effectuer m’avaient littéralement anesthésié la cervelle. Quoi qu’il en soit, je l’ai encore une fois remerciée d’être restée sur Terre tandis que je vagabondais sur je ne sais quelle planète.

Une fois passé cet épisode fâcheux, nous avons pris le métro new-yorkais pour nous rendre à l’appartement de mon oncle, de ma marraine et de leurs deux enfants, situé au nord-est de Manhattan, sur la Cinquième Avenue. Évidemment, nous n’avions pas cru opportun de prendre quelques minutes pour étudier une carte de métro et sommes montés précipitamment à bord de la première rame que nous espérions être la bonne, après avoir fait la queue pendant un quart d’heure pour acheter une fichue carte de métro, censée fonctionner pour deux personnes et qui ne marchait bien entendu que pour une seule. À bout de patience et d’énergie, j’ai resquillé en espérant qu’aucun policier new-yorkais de 2 mètres de haut et 130 kilos ne s’apprête à me gratifier d’un coup de matraque sur la citrouille quelques mètres plus loin. Pas cette fois. En revanche, nous sommes tombés sur un remarquable spectacle de hip-hop qui signait d’emblée le style unique d’une ville à l’énergie et au dynamisme légendaires. Après deux bonnes heures passées à nous perdre dans les dédales souterrains du métro, nous sommes enfin parvenus à destination. Une fois sortis du métro, nous avons traîné nos valises sous une pluie battante, hébétés de fatigue, le long des trois pâtés de maisons qui  nous séparaient de l’appartement. Nous avons été chaleureusement accueillis par la grand-mère des enfants (les parents étaient absents), qui nous a fait visiter l’immense et magnifique appartement où nous allions séjourner pendant une semaine.

Le lendemain, après une nuit de sommeil bien méritée, nous avons eu droit à un copieux petit-déjeuner en compagnie de ma petite famille, que nous n’avions pas eu l’occasion de voir la veille. Après quatre mois à Ottawa, loin de tous, sans famille ni amis, ces retrouvailles nous ont remplis de joie. Nous avons passé la matinée à discuter, à nous reposer et à nous organiser pour les jours à venir. Nos hôtes nous ont généreusement invités à déjeuner dans un excellent restaurant japonais qu’ils affectionnent particulièrement et que nous avons également beaucoup apprécié. Après ce succulent repas, nous avons visité Wall Street et le quartier financier, au sud de Manhattan, où nous avons eu la chance de voir défiler en ordre de bataille les Indignés du mouvement Occupy Wall Street, qui faisaient entendre leur colère aux responsables – sans doute sourds et indifférents – de la déliquescence de l’économie mondiale. Nous avons ensuite visité le très animé South Seaport, en contrebas du célèbre Brooklyn Bridge, où nous avons déambulé, pris des photos, flâné le long d’étals de vendeurs de camelotes de contrebande et humé l’air revigorant de l’océan. Nous gardons un heureux souvenir de l’ambiance électrique qui régnait sur ce front de mer très bien aménagé, où se côtoient des hordes de touristes et d’autochtones dans quantité de petits restaurants de fruits de mer et de boutiques de mode hors de prix. Nous sommes ensuite repartis en direction du quartier financier. Sur le chemin, nous sommes entrés dans un magasin Abercrombie & Fitch, antre de l’urban streetwear new-yorkais, et en sommes bien vite ressortis, dissuadés par les prix notoirement extravagants de la marque. Nous avons poursuivi notre chemin, procédé à quelques modestes achats (Eliana a complété sa vaste collection de cartes postales) et nous sommes rendus à Ground Zero, dont le mémorial n’est malheureusement accessible au public que sur réservation. Nous avons tout de même pu photographier une grande plaque de bronze au pied de laquelle ont été déposées des gerbes de fleur à la mémoire des victimes du 11-Septembre. Ensuite, nous avons marché jusqu’au célèbre magasin Century 21, qui propose d’anciennes collections de vêtements à des prix très abordables, et où je me suis offert une nouvelle paire de chaussures pour une bouchée de pain.

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Cet achat ne m’a cependant pas épargné une intense douleur aux pieds, partagée par Eliana après cette longue journée de découvertes. Nous avons pris le métro en début de soirée et avons dîné avec ma famille avant de repartir en direction du Brooklyn Bridge où nous avions rendez-vous avec Chloé, une bonne amie de l’ISIT qui a la chance de vivre et de travailler dans la Grosse Pomme depuis maintenant plusieurs mois. Les bourrasques de vent froid et la bruine n’ont en rien entamé le plaisir de notre merveilleuse promenade sur ce pont mythique qui, notamment la nuit, offre une vue majestueuse sur l’incomparable skyline new-yorkaise.

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Le lendemain, nous nous sommes réveillés relativement tôt pour assister à une messe gospel à Harlem, parmi les plus réputées de New York, celle de la Canaan Baptist Church. Croyant, comme il était indiqué, que la représentation débutait à 9h30, nous avons pris un taxi et sommes arrivés aux alentours de 9h devant l’église, qui ressemblait d’ailleurs davantage à un petit théâtre de banlieue décrépit qu’à un lieu de culte digne de ce nom. Seules quelques personnes attendaient devant l’entrée. Il s’est avéré que la messe commençait en réalité à 11h, et non pas à 9h30. Mais ce fut un mal pour un bien, dans la mesure où une longue file de touristes et de fidèles commençait à se former derrière nous, jusqu’à atteindre plusieurs dizaines de mètres. À l’ouverture des portes, elle s’étendait à perte de vue et nous prenions toute la mesure du succès que connaît la messe gospel à New York et de la curiosité qu’elle inspire aux touristes. Un succès parfaitement justifié et amplement mérité : nous étions subjugués par la beauté et l’intensité des chants, séduit par l’originalité de cette forme d’adoration qui contraste si agréablement avec le caractère ennuyeux d’une messe chrétienne ordinaire, même si cela peut en dérouter certains, comme cette chanteuse qui, à une vingtaine de reprises, hurlait « Thank you God ! » à en faire trembler les murs. Au moins, on ne peut pas leur reprocher de manquer de ferveur. Nous aurions aimé agrémenter ce blog de quelques photos, mais il était malheureusement formellement défendu de filmer ou de photographier les chanteurs, pour une raison que j’ignore.

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Une fois la messe terminée, nous sommes repartis déjeuner à l’appartement, après quoi mon oncle et ma marraine nous ont proposé une balade en ville. Nous avons arpenté la fastueuse Cinquième Avenue jusqu’au sud de Central Park, en face du célèbre hôtel Plaza d’où partent les promenades romantiques en calèches. Nous avons poursuivi notre visite de la Cinquième Avenue, où défilait une interminable et assourdissante parade aux couleurs de la Pologne, dont nous n’avons pas bien compris l’objectif. Un peu plus loin, nous avons pénétré dans le paradis des amoureux du Lego, j’ai nommé Lego World, situé juste en face du Rockefeller Center, où se dresse à Noël le célèbre sapin géant à côté de la grande patinoire rendue célèbre par de nombreux films. Après cette visite, nous sommes repartis en direction de la magnifique gare de Grand Central, où nous avons déambulé pendant une demi-heure après en avoir découvert l’une des nombreuses curiosités, la Whispering Gallery (arcs-boutants communicants) : demandez à un ami de se placer à une extrémité de l’arche, de vous susurrer un mot, et vous l’entendrez comme s’il était juste à côté, en dépit du vacarme ambiant et alors même qu’il se trouve à plusieurs mètres. Nous avons ensuite visité le marché intérieur, sommes ressortis et avons faits quelques modestes achats dans un petit magasin discret vendant des mini-cupcakes réputés comme étant les meilleurs de toute la ville.

 

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Non contents d’avoir cédé à la gourmandise une première fois, nous sommes aussitôt repartis en direction de Dylan’s Candy Shop, la Mecque des sucreries en tout genre où nous avons acheté deux sachets de bonbons bien chimiques. Après être rentrés dîner, nous sommes ressortis pour visiter Times Square et Broadway de nuit. Ceux qui y sont allés le savent : ce centre névralgique de New York est un lieu magique, où les panneaux lumineux sont si nombreux et si concentrés qu’ils projettent un halo de lumière bleue visible à plusieurs kilomètres de distance. Ayant entendu parler de M&M’s World, un magasin de plusieurs étages situé en plein cœur de Times Square et dédié uniquement au produit éponyme, nous avons décidé de nous y rendre. Nous ne fûmes pas déçus : à peine entrés, d’immenses colonnes remplies à ras-bord de M&Ms de toutes les couleurs se dressaient devant nos yeux et des vendeurs déguisés en M&Ms se mêlaient à une foule toujours compacte, le jour comme la nuit. Nous avons même assisté à un battle de hip-hop entre un M&M bleu et un M&M jaune… Où, si ce n’est à New York, trouve-t-on un spectacle aussi insolite ? Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, Times Square est un lieu unique au monde.

 

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Le lundi matin, nous avons fait une grasse matinée dont nous avions grandement besoin après ces journées bien chargées. En début d’après-midi, nous sommes partis visiter la High Line, promenade de verdure surélevée sillonnant une partie du sud-ouest de Manhattan. Malgré une météo résolument morose, et même si nous avions imaginé une promenade bien plus longue, ce bijou d’architecture urbaine avant-gardiste nous a beaucoup plu. Peu après cette visite, nous sommes allés à Chinatown, en passant par Little Italy. Si nous avons beaucoup aimé Chinatown, nous fûmes déçus par la petitesse et l’intérêt modéré de Little Italy, dont nous avons appris qu’elle tendait à disparaître au profit du quartier chinois, qui s’étend de manière inexorable. Nous avions prévu de dîner dans un petit resto italien, mais l’incessant racolage des professionnels du spaghetti plantés comme des piquets devant l’entrée de chacun des restaurants nous en a vite dissuadés. Nous avons fini par manger chinois non loin de là, dans un petit restaurant très agréable. Après le repas, nous avons flâné dans les quartiers de NoLita, SoHo et NoHo, puis jusqu’au Washington Square Park en passant par le campus de l’Université de New York. En tout, nous avons marché pendant plus de sept heures. Nos pieds nous en voulaient terriblement et nous n’étions pas mécontents de retrouver notre grand lit douillet.

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Le lendemain matin, le réveil fut clément car tardif. Vers midi, nous sommes partis rejoindre ma marraine à l’Ambassade de France où elle travaille, dans un élégant bâtiment fièrement situé sur la Cinquième Avenue, à quelques pâtés de maison de l’appartement. Après avoir patienté quelques instants dans le majestueux hall d’entrée, nous sommes montés à l’étage pour visiter son bureau et, ainsi, mieux se figurer en quoi consiste sa mission et à quoi ressemble son quotidien. Nous avons ensuite quitté l’Ambassade et sommes partis déjeuner dans un petit restaurant Eat où elle a coutume de se rendre le midi. Une fois ma chère marraine repartie se mettre à l’ouvrage, Eliana et moi avons décidé de nous promener dans Central Park, qui longe sur son flanc est la Cinquième Avenue. Nous avons marché une bonne heure et pris bon nombre de photos. Après cette petite balade, nous devions aller chercher mon petit cousin à la descente du school bus, à deux pas de l’appartement. Nous avons donc passé quelques heures avec lui, et tandis qu’Eliana s’accordait quelques instants de répit, le petiot m’a traîné dans sa chambre pour me défier à l’épée laser Star Wars. Je crois avoir gagné la partie, même si je suis ressorti de ce féroce duel la poitrine haletante et le pouce tuméfié.

 

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Après le retour des parents, nous sommes partis visiter l’Empire State Building en début de soirée. La queue, comme à chaque fois, était interminable mais en valait la peine, puisque la vue sur la Grosse Pomme depuis le sommet de cet immense gratte-ciel est vraiment époustouflante. Toutefois, si l’on souhaite effectuer cette visite en automne et, à plus forte raison en hiver, il convient de s’habiller chaudement car, une fois là-haut, on comprend mieux ce que doit ressentir un sans-abri cul nu au fin fond de la toundra sibérienne : le vent souffle deux fois plus fort, et la température semble réduite de moitié. Quoi qu’il en soit, la vue sur la ville et ses lumières était sublime. En redescendant, nous avons acheté quelques souvenirs puis sommes allés dîner au Corner Bistro, un « diner » typique et très réputé de Chelsea où nous avons dévoré un délicieux hamburger-frites après avoir attendu une demi-heure qu’une place daigne se libérer. Cette belle journée s’est achevée par une indispensable promenade digestive.

 

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Le mercredi, nous avons visité quelques attractions touristiques incontournables, en commençant par la Statue de la Liberté et Ellis Island. Nous avons fait la queue une bonne heure avant de pouvoir monter à bord du ferry mais, comme il faisait un temps radieux, l’attente fut douce. En fin d’après-midi, nous avons mangé un repas rapide sur Ellis Island, dont nous n’avions pas le temps de visiter le célèbre musée de l’immigration, le dernier ferry vers la côte étant prévu à 17 heures.

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Une fois de retour sur la pointe sud de Manhattan, nous avons entamé notre promenade le long de Battery Park, une bande de verdure aménagée pour les piétons, les joggers et les cyclistes le long de la côte sud-ouest de Manhattan et offrant une vue imprenable sur la skyline du New-Jersey, de l’autre côté de l’Hudson River. Le Battery Park compte à nos yeux parmi les endroits les plus remarquables de la ville, d’autant plus que nous l’avons arpenté au soleil couchant, ce qui conférait au lieu un charme inexprimable. Assis sur l’un des nombreux bancs disposés le long de la promenade à observer les bateaux de plaisance quitter nonchalamment le petit port cerné de gratte-ciels, on se demande s’il est possible de se lasser un jour de la magie de cette ville. Après avoir avalé, encore une fois, un hamburger (végétarien cette fois) avec mon oncle, ses enfants, un de ses cousins et sa copine fraîchement débarqués à New York pour deux semaines de visite, Eliana et moi sommes repartis, infatigables, visiter Columbus Circle et son joli rond-point illuminé. C’est là que se trouvent certains des hôtels les plus luxueux de la ville mais également le fameux Time Warner Center, où l’on croise souvent les célébrités locales.

 

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Le lendemain, nous nous sommes reposés toute la matinée et avons passé un certain temps à réserver nos tickets de bus pour notre voyage au nord de l’État de New York, prévu le dimanche. En milieu d’après-midi, nous sommes retournés visiter Central Park, plus longuement cette fois. Nous avons fait une belle balade autour du Jacqueline Kennedy Onassis Reservoir, une vaste étendue d’eau autour de laquelle galopent les joggers new-yorkais. Nous avons poursuivi notre chemin en direction d’un charmant petit étang où voguent paisiblement quelques barques remplies d’amoureux, de touristes ou de Wall Street boys encore en costume s’accordant un bref intermède de sérénité avant de retourner parier sur l’effondrement de la finance mondiale. À la tombée de la nuit, nous avons marché jusqu’à la mosaïque où est inscrit le mot « Imagine », réalisée en l’honneur de feu John Lennon, abattu par un fou furieux à Central Park en 1980. Nous sommes ensuite repartis faire quelques emplettes à Wall Street puis avons dîné dans un restaurant Subway avant de regagner notre appartement.

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Vendredi, nous avons commencé la journée par les quartiers généraux de l’ONU. Eliana en a fait la visite guidée seule, car je l’avais déjà effectuée en 2006 lors d’un voyage linguistique avec un ami. Après avoir mangé un repas frugal dans un petit snack-bar et avoir fait le tour de la boutique de souvenirs, nous avons rejoint Chloé et Claire, une autre amie d’Eliana également installée à New York, pour prendre quelques photos et déguster un délicieux cheesecake à Grand Central. Eliana souhaitait faire du lèche-vitrine avec Claire, mais comme cette activité ne suscite chez moi qu’un intérêt limité, j’ai préféré rentrer un peu plus tôt à l’appartement. Eliana m’y a rejoint pour le dîner quelques heures plus tard, et nous avons passé le reste de la soirée à papoter en famille.

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Une bonne partie de la journée de samedi fut consacrée à la préparation de notre voyage en car à Oswego pour ma part et Utica pour Eliana. Après avoir déjeuné en famille à l’appartement, nous sommes partis avec mon oncle, ma marraine et leurs enfants visiter Greenwich Village, un quartier très animé au charme irrésistible. Nous y avons même croisé l’acteur Jean Reno et sa famille, mais avons résisté à la tentation de lui demander un autographe car il portait une casquette et des lunettes noires, sans doute pour signifier sa réticence à subir les assauts d’une bande de Gaulois hystériques. Nous nous sommes consolés de cette frustration en dégustant une succulente glace à l’italienne puis en achetant quelques ineptes souvenirs. J’ai craqué pour un tee-shirt portant l’inscription « Fuck you, you fucking fuck », que je n’ai pour l’heure pas eu le cran d’arborer ailleurs que dans ma salle de bain. Après avoir continué la visite tous les deux, Eliana et moi avons rejoint ma famille dans un restaurant haut-de-gamme perché au neuvième étage d’une tour surplombant le Columbus Circle, Broadway et Central Park, où mon oncle et ma marraine nous ont généreusement invités. Les plats étaient délicieux, la vue à couper le souffle. Que demander de plus ?

 

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Dimanche, tout était prêt pour notre départ vers Oswego et Utica en début d’après-midi. Tout ou presque, puisque nous nous sommes rendu compte un peu tardivement que nous n’avions imprimé qu’une partie de nos deux tickets. Ni une ni deux, mon oncle et moi avons sauté dans un taxi jusqu'à l'imprimerie la plus proche et sommes revenus à temps pour dire au revoir à tout le monde, non sans une pointe de mélancolie. Arrivés à la gare de Port Authority, Eliana et moi nous sommes séparés pour prendre chacun un car différent, moi jusqu’à Syracuse où mon ami Peter devait venir me chercher, Eliana en direction de Utica.

Ce récit étant déjà bien long, permettez-moi de vous raconter la deuxième partie de notre périple dans un article séparé, à paraître très bientôt.

Encore une fois, et au risque de me répéter, merci de votre fidélité.

Eliana & François

 

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Dear readers,

With a heavy heart, I once again grasp my virtual pen after several weeks' absence to write what I'm afraid will be one of the last articles of this blog. As some of you already know, Eliana and I are coming back to France at the end of this month, on October 27 to be precise, for reasons that you already know well enough and which it would be vain to keep harping on about.

Despite the frustration that our early return continues to cause me, this turn of events certainly hasn't been devoid of advantages. If one of us had been offered a job in Canada, we presumably would never have had the opportunity to make the unforgettable 3-week trip in the US that we recently returned from and which I was so impatient to tell you all about.

After having spent the afternoon packing our stuff and gleaning some valuable information about the main tourist attractions of our first destination, New York City, we went to bed around midnight on the night of Sept. 29. We were up at dawn, as we needed to reach the bus station, several kilometers from the apartment, early enough to catch our first coach to Montreal, scheduled to depart at 7 am. Once onboard the second coach from Montreal to NYC, no less than twelve hours and some 800 kilometers on the road awaited us. Comfortably ensconced in large leather seats with power plugs and complimentary wifi at our disposal, the prospect of an endless journey soon became far less terrifying, even though we spent too many hours seated behind a pair of presumably Scandinavian beanpoles (judging from their funny language) with an annoying propensity for loud chatter.

We pulled into Port Authority Station in NYC at about 8 pm. I followed Eliana off the coach and instinctively headed towards the exit, with my backpack slung over my shoulder and the excitement of a kid stepping into an enormous toy store. I looked for Eliana but couldn't find her anywhere. Where was she? After a minute of intense thinking, a flash of insight came into my mind. I turned around and spotted her a couple of yards behind, waiting with the rest of the passengers for our luggage to be taken out of the hold. Our eyes met and she laughed. In my defense, the twelve-hour journey we had just made had completely anesthetized my brain. In any case, I thanked her again for remaining on Earth while I was wandering on God knows what planet.

Once this unfortunate episode was over, we took the New York subway to the apartment of my uncle, godmother and their two children, located in the north-eastern part of town, on Fifth Avenue. Of course, we didn't think fit to take a few minutes to consult a subway map and hopped aboard the first train we hoped was bound in our direction, after having waited in line for fifteen minutes to get a stupid metro card supposed to work for two passengers and which, predictably, only worked for one. By that time, I had run out of patience and energy and jumped the turnstile in the hope that no humongous NYPD officer was readying himself to give me a taste of his truncheon a few yards down the way. Not this time. However, we did come across an outstanding hip-hop performance that heralded the unique style of a city whose energy and vibrancy have become legendary. After two solid hours spent trying to find our way around the subterranean maze of the subway, we finally arrived at our destination. After having climbed the stairs out onto the street, we dragged our suitcases under pelting rain, numb with fatigue, along the three blocks separating us from the apartment. As their parents were away that night, we were warmly welcomed by the kids' grandmother, who showed us around the beautiful and spacious apartment where we would stay for a week.

The following day, after a well-earned night's sleep, we woke up to a hearty breakfast with my beloved family, whom we hadn't had the occasion to see the night before. After four months in Ottawa, far from everybody, without any family or friends to support us, the sight of familiar faces filled us both with joy. We spent the morning talking, resting and organizing ourselves for the days to come. Our hosts generously invited us over to a delicious Japanese restaurant that they both enjoy and which we liked a great deal too. After this palatable meal, we visited Wall Street and the downtown financial district, where we got to watch protesters from the Occupy Wall Street movement demonstrate in battle order against those - doubtless indifferent and deaf - responsible for the worldwide economic meltdown. We then went on to visit the very busy South Seaport below the famous Brooklyn Bridge. There, we wandered, took pictures, walked along the stalls of contraband junk vendors and breathed in the bracing ocean breeze. Eliana and I share a wonderful memory of the electric atmosphere pervading this well-fitted seafront where hordes of tourists and natives mingle in countless small seafood restaurants and overpriced fashion boutiques. Later, we headed back toward the financial district. On the way there, we came upon and decided to venture into an Abercrombie & Fitch retailer, the paradise of New York urban streetwear, but came running back out, deterred by the brand's notoriously steep prices. We continued on our way, made a few small purchases (Eliana completed her extensive collection of postcards) and went to Ground Zero, whose memorial we learned could only be accessed by those with a reservation. We did, however, photograph a large bronze plaque with a handful of wreaths laid there to the memory of the victims of the 9/11 attacks. Then, we made our way to Century 21, a store that sells old clothes for very affordable prices, where I bought myself a new pair of shoes for a song.

This purchase did not, however, ease the excruciating foot pain Eliana and I felt after this long day of discovery. We caught the subway in early evening and ate dinner with my family before heading back out to Brooklyn Bridge where we had planned to meet Chloé, a good friend from ISIT who is lucky enough to have been living and working in the Big Apple for several months now. The gusts of cold wind and persistent drizzle did by no means mar the enjoyment of our marvelous stroll on this peerless bridge which, especially at night, affords a breathtaking view over the unmatched New York skyline.

The day after, we awoke relatively early to attend the Canaan Baptist Church mass in Harlem, one of the most well-known gospel masses in all of New York. Since we believed, as was indicated, that the ceremony started at 9:30 am, we took a cab and arrived around 9 in front of the church, which by the way looked more like a small decrepit suburban theater than an actual place of worship. It turned out that mass began at 11 rather than 9:30. Little did it matter, though, as a long line was beginning to form behind us, until it reached several dozen meters. When the doors opened, it stretched as far back as the eye could see and we realized just how successful gospel mass is in NYC, among locals as well as tourists. This success seemed perfectly justified and rightfully deserved: we were overwhelmed by the sheer beauty and intensity of the singing, won over by the originality of this kind of worship, which provides such a welcome departure from the wearisome character of ordinary Christian mass, even though some may find certain aspects of it puzzling, such as this singer who kept yelling "Thank you God" at the top of her lungs something like twenty times in a row. At least, one can't say gospel choirs lack religious fervor. We would have loved to add a couple of pictures of the congregation to this blog but filming and photographing the singers was strictly prohibited, for reasons that we didn't know.

When mass came to an end, we went home for lunch, after which my uncle and godmother proposed that we take a stroll together in the city. We walked as far down the sumptuous Fifth Avenue as the entrance to Central Park, across from the famous Plaza hotel, where romantic tours in horse-drawn carriages depart. We continued our visit of Fifth Avenue, where an endless and deafening Polish parade was being held. Don't ask me what the point of this parade was, I have no clue. A little farther, we visited Lego World, the paradise of Lego lovers, facing Rockefeller Center, where the famous giant Christmas tree stands next to the big skating rink made famous by numerous movies. After that, we marched to the magnificent Grand Central station, where we meandered for a half-hour and discovered one of its countless wonders, namely the Whispering Gallery: ask a friend to stand at the other end of one of the flying buttresses, to whisper a word to you, and you'll hear him or her as though he or she were standing right next to you, despite the din and distance between you. We went on to visit the indoor market, came out and bought some delicacies in an unpretentious shop selling mini-cupcakes that are said to be the best in town.

Not content with having yielded to temptation once, we carried on to Dylan's Candy Shop, the Mecca for sweet things of all kinds where we bought two bags full of candies. After having had dinner at home, we headed back out to visit Times Square and Broadway by night. Those who have been there know it: Times Square, the pulsating heart of the City, is a magical place where illuminated signs cast a blue gleam of light visible that can be seen kilometers away. As we had heard talk of M&M's world, a 2-storey store located at the heart of Times Square and entirely dedicated to the eponymous product, we decided to take a look inside, to our greatest satisfaction: no sooner had we passed through the door than huge transparent tubes filled to the top with M&Ms of all colors rose before our eyes while salespeople dressed up as M&Ms mingled with a crowd that, even past midnight, was still teeming. We even saw a hip-hop battle pitting a blue M&M's against a yellow one. Where, but in New York City, can one expect to witness such an unwonted spectacle? Whether you love or hate it, there is no place in the world like Times Square.

On Monday morning, we had a much-needed lie-in after several very busy days. In early afternoon, we went to visit the High Line, a promenade of greenery winding its way above ground level through a portion of the south-west of Manhattan. In spite of decidedly gloomy weather, and even though we had imagined a far longer promenade, this feat of avant-garde urban architecture greatly appealed to us. Soon after this visit, we went through Little Italy to Chinatown. Though we thoroughly enjoyed the latter, we were disappointed by how tiny and uninspiring the former was. We learned that Little Italy was increasingly overrun by the Chinese quarter, which sprawls out inexorably. We had planned to grab dinner in a small Italian restaurant but the incessant touting by spaghetti experts planted like flagpoles in front of each restaurant quickly dissuaded us. We ended up eating in a very enjoyable Chinese place nearby. After our meal, we roamed the streets of NoLita, SoHo and NoHo all the way through the University of New York to Washington Square Park. Overall, we walked for over seven hours straight. Our feet were really mad at us and lying on our large comfy bed felt heavenly.

The following morning, we woke up late again. We left around noon to meet up with my godmother at the French Embassy where she works, in an elegant building sitting proudly on Fifth Avenue, a couple of blocks from the apartment. After waiting a few moments in a stately lobby, we ascended the stairs to the first floor to see her office and get a better idea of what her job and daily life look like. Then, we left the Embassy and ate lunch in a small joint where she usually goes for lunch. Once my dear godmother was back at work, Eliana and I decided to take a walk in Central Park, whose east side runs along the length of Fifth Avenue. We walked for an hour or so and snapped a ton of pictures, after which we were supposed to pick up my little cousin from school, a stone's throw from the apartment. We spent a few hours with him and, as Eliana was enjoying a moment's respite, the little rascal forcibly dragged me to his room and challenged me to a Star Wars laser sword duel. I think I won the battle, although I left the battlefield with a pounding heart and a wounded thumb.

After the return of the parents, we went out to visit the Empire State Building in early evening. The queue, as always, was endless but worth the wait, as the view over the Big Apple from the top of this towering skyscraper was truly stunning. However, if you'd like to do this in the fall, and more so in the winter, you might want to dress warmly because, once you're up there, you'll get a good idea of what a bare-ass hobo in the middle of the Siberian tundra must feel: the wind blows twice as hard and the temperature seems twice as cold. At any rate, the view over the city and its lights was splendid. On our way back down, we bought a few souvenirs and went to eat at the Corner Bistro, a typical and well-liked Chelsea diner where we gobbled up a delicious hamburger after having waited half an hour for a table to become available. This beautiful day ended with a sorely needed after-meal stroll.

On Wednesday, we did some must-see tourist attractions, starting with the Statue of Liberty and Ellis Island. We stood in line for a solid hour before we could step onboard the ferry but the lovely weather made the wait acceptable. In late afternoon, we grabbed a quick meal on Ellis Island, whose famous museum of immigration we didn't have time to visit, as the last ferry to the shore was scheduled at 5 pm. Once we were back on the southern tip of Manhattan, we started walking up Battery Park, an expanse of greenery along the south-western coast of Manhattan destined to accommodate pedestrians, joggers and cyclists. Battery Park offers a commanding view of the New Jersey skyline on the other side of the Hudson River and ranks among what we believe to be the most remarkable places in New York, especially at sunset, which gives it added charm. Sitting on one of the many benches along the promenade and watching pleasure boats drifting lazily out of a harbor hemmed in by skyscrapers gets you wondering who could ever grow weary of this city's magical appeal. After having swallowed yet another hamburger (vegetarian this time!) with my uncle, his two kids, one of his cousins and his girlfriend who had just arrived in NYC for two weeks, Eliana and I left, tireless, to visit Columbus Circle and its pretty illuminated roundabout. This is where some of New York's most luxurious hotels, as well as the famous Time Warner Center and plenty of local celebrities are to be found.

The following morning, we slept in and spent a fair amount of time buying our bus tickets for our upcoming journey to upstate New York, on Sunday. In mid-afternoon, we went back to visit Central Park, this time more thoroughly. We took a nice stroll around Jacqueline Kennedy Onassis Reservoir, a large area of water around which New York joggers like to run. Then we went to a cute little pond where small boats were peacefully paddled to and fro by lovers, tourists and Wall Street boys enjoying a brief interlude of serenity before going back to wager on the world's financial collapse. At nightfall, we marched up to the mosaic bearing the word "Imagine" in tribute to John Lennon, who was murdered in Central Park by a lunatic in 1980. Later, we went back for some shopping in Wall Street and dined in a Subway restaurant before heading back to our apartment.

On Friday, we started with the UN headquarters. Eliana went on a guided tour on her own, as I had already done this in 2006 during a language trip to New York with a friend. After having eaten a frugal meal in a small snack bar and visited the souvenir shop, we joined Chloe and Claire, another friend of Eliana's who also lives in NYC, to take a few pictures and relish a yummy cheesecake in Grand Central. Eliana wanted to go shopping with Claire, but as I only have a very limited interest in this activity, I elected to go home a little early. Eliana got back a couple of hours later and we spent the night together, chewing the fat with the rest of the family.

The better part of Saturday was spent preparing our bus trip to Oswego for my part and Utica for Eliana. After having breakfast together at the apartment, we went out with my uncle, my godmother and their children to visit Greenwich Village, a very busy neighborhood of irresistible charm. We even ran into French actor Jean Reno and his family, but resisted the temptation to ask him for an autograph because he was wearing a hat and dark glasses, no doubt to show his reluctance to be harassed by a bunch of hysterical French people. We alleviated our frustration by eating lip-smacking Italian ice cream then buying a few totally useless souvenirs, such as a t-shirt emblazoned with the words "Fuck you, you fucking fuck!", which I haven't yet had the guts to sport anywhere but in my bathroom. After having continued our tour for a bit, Eliana and I joined my family in an upscale restaurant nestled on the 9th floor of a high-rise overlooking Columbus Circle, Broadway and Central Park, where my uncle and godmother kindly invited us for dinner. The food was amazing, the view breathtaking, and we felt blessed.

On Sunday, everything was ready for our departure to Oswego and Utica in early afternoon. Almost everything: we realized a little late that we had only printed one part of our two tickets. My uncle and I didn't waste a second, bolted out and rode a cab to the nearest printing shop. We came back in time to say goodbye to everyone. At Port Authority Station, Eliana and I parted ways and took two different coaches, I to Syracuse where my friend Peter was going to pick me up, she to Utica.

This post is long enough as it is, so allow me to recount the second part of our trip in a separate article, to be published very soon.

Again, and even if I repeat myself, thank you for your interest.

Eliana & François

21 septembre 2011

Montréal, Mille-Îles, Toronto et Chutes du Niagara

Chers lecteurs,

Ça y est, nous l’avons fait, ce tant attendu périple de quelques jours et de plusieurs milliers de kilomètres en direction de Montréal, les Mille-Îles, Toronto et les Chutes du Niagara. Que dire, si ce n’est que nous sommes très heureux d’avoir enfin quitté Ottawa, une ville au charme incontestable mais dont l’éternel calme finit par devenir pesant, pour partir à la découverte de la région merveilleuse où nous avons la chance de vivre depuis maintenant près de quatre mois.

La quantité de choses à raconter m’impose de vous les décrire de manière ordonnée. Commençons donc par le début :

Nous avons quitté notre appartement dans la matinée du vendredi 16 septembre. Notre budget ayant considérablement chuté ces derniers mois, nous voulions éviter de prendre le bus pour nous rendre à Montréal, ville de départ de nos pérégrinations. Grâce à Eliana, qui avait cherché jusqu'au dernier moment une possibilité de covoiturage, nous avons fini par trouver une personne disposée à nous conduire à Montréal pour la modique somme de 30 dollars, soit 40 dollars de moins que si nous avions pris le bus. Le voyage s’annonçait déjà sous de favorables auspices. Nous sommes partis du centre-ville d’Ottawa vers 9h30. Ce voyage de deux heures était fort agréable. La voiture, confortable et spacieuse, était pilotée par un Camerounais accueillant et souriant installé au Canada depuis 15 ans.

Nous sommes arrivés à destination en un seul morceau et avons pris le métro pour rejoindre notre auberge, à quelques stations de là. Étant arrivés avant l’heure d’enregistrement, nous avons confié nos affaires au réceptionniste puis sommes partis déjeuner dans la ville, dont nous gardons un excellent souvenir même si nous y avons été accueillis par un froid mordant accompagné d’incessantes bourrasques de vent préfigurant sans doute un hiver sibérien. Emmitouflés dans plusieurs couches de vêtements, nous avons arpenté la ville, en commençant par son célèbre port pour ensuite nous aventurer dans la vielle ville, dont les attraits ne nous ont pas laissés indifférents. Après quelques heures de marche, la fatigue nous gagnait et nous avons préféré rejoindre notre auberge en milieu d’après-midi pour nous y reposer un peu. En pénétrant dans notre chambre, nous avons très vite compris la raison de son prix dérisoire : elle était minuscule, le robinet fuyait, et il y faisait presque aussi froid qu’à l’extérieur, la faute à un système d’air conditionné d’un autre siècle qui semblait avoir été vissé à la hâte par un malvoyant éméché muni d’une paire de gants de boxe.

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Bref. Après avoir notifié la réception de ce désagrément et nous être un peu reposés, nous sommes repartis nous promener en ville et avons passé une merveilleuse soirée. Nous avons d’abord déambulé le long d’immenses galeries sous-terraines, avons dîné dans l’un des innombrables petits restaurants qui s’y trouvaient, puis nous sommes ressortis à la nuit tombée pour admirer sous un autre visage la ville et son port. Après avoir pris de nombreuses photos, nous avons eu la chance d’assister à un somptueux feu d’artifice depuis les quais du vieux port. Une fois de retour dans le quartier touristique non loin de là, nous avons écouté deux chanteurs de rue doués d’un talent hors pair se produire sous les acclamations d’une petite troupe de badauds. Comme nous avions peu dormi la veille et que la journée fut longue, nous sommes rentrés tôt et avons passé une nuit somme toute agréable (le radiateur électrique généreusement prêté par la direction y était certainement pour quelque chose).

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Le lendemain, nous étions levés à 5h50 (ça pique) car nous devions rejoindre à 7h le car dans lequel nous allions passer la majeure partie des trois prochains jours. Une fois installés à bord, nous avons fait la connaissance de notre guide : un Chinois trilingue assez sympathique et dont certains tics de langage nous ont fait beaucoup rire. Notre première destination de la journée était les Mille-Îles. Sur la route, nous avons rencontré un panneau qui nous a interpellés : l’enseigne KFC (Kentucky Fried Chicken) devient au Québec PFK (Poulet Frit du Kentucky, je présume…) Nous savions que les Québécois étaient très à cheval sur la préservation de leur identité culturelle et linguistique, mais de là à traduire jusqu’au sigle KFC, ça frise le ridicule… Malgré certains petits côtés crispants, les Québécois n’en demeurent pas moins un peuple très attachant.

Après deux heures et demie de route, nous sommes arrivés aux Mille-Îles. Nous sommes montés à bord d’un ferry et avons sillonné pendant une heure cette magnifique étendue d’eau parsemée de centaines d’îles de tailles variables sur lesquelles se dressent de somptueuses maisons de villégiature bâties par des Américains parmi les plus fortunés. Nous n’étions guère surpris d’apprendre que chacune des îles que compte cet archipel féérique, même les plus petites, coûte au bas mot un million de dollars. Nous avons pu admirer le célèbre Bold Castle, dont la construction sur l’une des plus belles îles de l’archipel par un multimilliardaire américain fut abandonnée au décès de sa femme, à la gloire de laquelle il avait entrepris ce chantier titanesque. L’une des attractions incontournables des Mille-Îles est le plus petit pont international du monde, qui relie deux minuscules îles, l’une située du côté canadien, l’autre du côté américain.

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Bien que très agréable, le souvenir de cette petite croisière fut terni par la présence à bord d’un groupe de jeunes français braillards et écervelés qui n’avaient de cesse de s’esclaffer bêtement et d’attirer sur eux l’attention des autres passagers. Allez savoir pourquoi, l’un d’entre eux nous a même fait l’honneur de nous montrer son cul, après quoi un de ses amis s’est dévêtu jusqu’au caleçon pour nous faire un remake du film Titanic, poing levé, à la proue de notre navire. J’aurais eu davantage d’empathie à son égard s’il avait fait une chaleur accablante, mais il faisait un froid de canard et nous frissonnions sous nos pulls.

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Après cette visite, nous avons repris le car et sommes partis nous restaurer dans un délicieux restaurant-buffet « all you can eat » à l’américaine (même s’il s’agissait principalement de mets asiatiques).

Une fois notre repas englouti, nous sommes repartis en direction de Toronto, où nous avons pris l'ascenseur à paroi de verre jusqu’au sommet de la célèbre CN Tower, véritable symbole du Canada et deuxième tour la plus haute du monde après la Burj Khalifa de Dubaï (828 m). Nous avons profité d’une vue panoramique sur la ville de Toronto, dont l’immensité nous apparaissait alors de manière évidente. Puis, nous avons pris quelques photos au-dessus du célèbre plancher de verre sur lequel les visiteurs sont invités à poser les pieds pour avoir l’impression de marcher dans le vide. Eliana a réussi cet exploit. Pas moi. J’étais littéralement figé par le vertige et supportais difficilement la vue d’une ville qui s’affairait à 400 mètres sous mes pieds. Après avoir pris quelques photos depuis la nacelle de la tour, nous sommes redescendus et avons visité une infime partie de cette ville gigantesque qu’est Toronto. Ni Eliana ni moi n’avons été particulièrement charmés par cette immense métropole qui impressionne plus qu’elle ne séduit. En effet, en dépit de son centre-ville extrêmement animé (peut-être trop), il manque à Toronto l’âme d’une ville comme New-York ou Paris. Néanmoins, ce contraste brutal avec la monotonie de la petite ville d’Ottawa nous a fait le plus grand bien. Nous avions réellement l’impression d’être au cœur de l’Amérique telle que la fantasme le monde. Pour clore cette journée, nous avons visité un énorme centre commercial en plein centre de Toronto avant de remonter à bord de notre car en direction d’un très confortable hôtel Traveloge.

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Le lendemain matin, le réveil fut éprouvant : 5h30. En effet, nous devions nous lever aux aurores car la route de notre hôtel torontois aux Chutes du Niagara était longue. Bien qu’écrasé par une intense fatigue, je n’ai pas oublié de souhaiter à Eliana un heureux anniversaire. En revanche, j’avais dans la précipitation du départ oublié mon modeste présent à l’appartement. Elle ne m’en a pas tenu rigueur car elle sait combien je peux être étourdi. Après avoir avalé un rapide et frugal petit-déjeuner à l’hôtel, nous avons sommeillé dans l’autocar, en essayant de temps à autre d’entrouvrir nos paupières collées par l’épuisement pour observer le paysage défiler sous nos yeux.

À notre arrivée aux Chutes du Niagara, nous nous sommes détachés du reste du groupe pendant environ une heure car nous ne souhaitions pas visionner le documentaire sur les Chutes proposé dans le cadre du parcours pour une vingtaine de dollars supplémentaires. En attendant la fin du film, nous avons traîné dans un magasin de souvenirs jouxtant la salle de projection et pris quelques photos plus ou moins congrues, parmi lesquelles le postérieur d’un ours en plastique trônant au milieu dudit magasin. Nous avons ensuite pris le car jusqu’au Chutes du Niagara. Je les avais déjà visitées en 2008 lors de mon séjour aux États-Unis, mais la vue côté américain est bien moins remarquable que le splendide panorama dont bénéficient les Canadiens, situés juste en face des Chutes. La première visite de la journée avait lieu au sommet de la Skylon Tower, une tour haute de 160 mètres qui surplombe et offre une vue imprenable sur les Chutes. Il va de soi que nous avons pris quantité de photos depuis la nacelle prévue à cet effet. Nous sommes ensuite redescendus pour monter à bord du Maid of the Mist, le célèbre bateau qui emmène chaque année au plus près des Chutes des dizaines de milliers de touristes vêtus d’une sorte de poncho plastifié assez vilain mais parfaitement indispensable puisqu’on revient trempé jusqu’aux os de cette mini-croisière. Inutile de préciser que, cernés et arrosés de toute part par les Chutes, il nous était difficile d’immortaliser l’instant sans mettre en péril la vie de notre appareil photo. Peu après le Maid of the Mist, nous avons parcouru le tunnel creusé dans la roche qui mène à de petites niches situées juste derrière les Chutes, permettant ainsi au public d’en ressentir toute la force. Déjà trempés, nous revînmes imbibés.

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Après toutes ces émotions, nous avons ingurgité un bon hamburger bien gras puis sommes repartis en car à quelques kilomètres de là, au parc d’attraction Marineland. Comme cette sortie ne nous intéressait pas le moins du monde, nous avons passé près de trois heures assis sur une pelouse à l’entrée du parc en attendant le retour du groupe. Séchant nos vêtements encore humides sous un soleil resplendissant, nous n’étions pas mécontents de profiter d’un moment de répit bien mérité avant de reprendre nos activités. La journée s’est agréablement terminée, avec la visite d’un magasin de produits à base de ginseng, plante herbacée prétendument très utilisée au Canada pour ses vertus énergisantes, suivie de la dégustation d’un délicieux vin glacé (spécialité de la région) dont nous aurions aimé acheter une bouteille si son prix n’était pas si exorbitant. De retour à l’hôtel, nous avons avalé un repas rapide puis sommes repartis dans la soirée admirer les Chutes illuminées après avoir pris bon nombre de photos dans la ville (qui s’apparente d’ailleurs plus à un parc d’attraction qu’à une ville) de Niagara Falls. Après cette longue journée, se glisser sous les draps était un vrai bonheur.

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Le réveil du troisième jour était plus clément, puisque nous devions nous lever à 7h. Nous avons eu droit à un succulent petit déjeuner de pancakes, œufs brouillés et sirop d'érable puis sommes partis à 8h30 visiter Casa Loma, la magnifique demeure d’un riche entrepreneur canadien du début du XXe siècle située sur une colline offrant une vue magistrale sur le centre-ville de Toronto. Cette maison se compose d’une centaine de pièces toutes plus belles les unes que les autres. L'heure et demie de visite qui nous était allouée n'a pas suffi à en visiter la totalité. En début d’après-midi, nous avons visité le parlement provincial de Toronto, lieu sans grand intérêt auquel nous n’avions même pas accès au-delà du hall d’entrée. Eliana et moi tombions de sommeil et avons passé les 5 heures de trajet qui nous séparaient de Montréal dans un état de somnolence végétative. À notre arrivée à Montréal, il était environ 20h45 et nous devions prendre un bus pour Ottawa à 3 km de là, dont le prochain était prévu à 21h. Lorsque le guide a annoncé qu’il emmenait deux personnes au dépôt de bus, nous avons sauté sur l’occasion pour demander s’il restait de la place dans sa voiture. Il a accepté de nous prendre, et nous avons grimpé juste à temps à bord de notre bus. Nous sommes arrivés chez nous vers 23h30, la tête remplie de souvenirs et le cœur joyeux.

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Merci à celles et ceux qui ont eu la patience de lire cet article dans son intégralité. À très bientôt pour d’autres nouvelles.

Eliana & François

 

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Dear readers,

We have at long last made our trip of a few days and several thousands of kilometers to Montreal, Thousand Islands, Toronto and Niagara Falls. All I can say is we're very happy to have finally left Ottawa, an undeniably charming city yet whose quietude grows tiresome after awhile, to discover the marvelous area where we have been fortunate enough to live for almost four months now.

The amount of things to tell commands me to describe them in an orderly fashion. So, first things first:

We left our apartment in the morning of Friday, Sept. 16. As our budget has considerably shrunk these past few months, we wanted to avoid taking the bus to Montreal, the city from which our bus was due to depart. Thanks to Eliana, who had been looking for a carpool until the eve of departure, we eventually found someone willing to drive us to Montreal for a mere 30 dollars, namely 40 dollars less than if we'd taken the bus. It seemed our trip had gotten off to a most auspicious start. We left downtown Ottawa around 9:30 am. The two-hour journey was pleasant enough and the comfortable and spacious car we sat in was driven by a welcoming and affable Canadian of Cameroonian origins.

We reached our destination in one piece and took the metro to our hostel a couple of stations away. As we arrived before check-in, we left our luggage at the reception and walked off into downtown Montreal for lunch. Eliana and I share a fond memory of this city even though we were greeted by bitingly cold gusts of wind, doubtless foreshadowing an icy winter. We strolled through the city wrapped up in several layers of clothing. First, we visited the harbor and then marched into the old town, whose beauty we greatly enjoyed. After a few hours' walking, fatigue set in and we decided to head back to our hostel in mid-afternoon to get some much-needed rest. Upon setting foot inside our bedroom, the reason for its low price dawned on us: it was tiny, the faucet leaked and the inside temperature was nearly as bad as the outside cold, owing to an age-old AC device that looked as though it had been hastily affixed to the window by some partially-sighted drunkard wearing a pair of boxing gloves.

Anyway. After having notified the receptionist of this inconvenience and rested a bit, we went walking through the city again and had a wonderful night. We wandered along vast subterranean galleries, dined in one of the many small restaurants jostling for space and headed back out at nightfall to behold the city and its harbor in a different light. After we'd taken numerous pictures, we came upon a magnificent fireworks display at the docks of the old harbor. Back in the tourist district close by, we listened to a pair of amazingly talented street singers performing amid the enthusiastic applause of a posse of onlookers. Since we hadn't slept much the night before and the day had been a long one, we came back early and spent what turned out to be a rather comfortable night (thanks mostly to an electric radiator generously lent to us by the hostel staff).

The following day, we were up at 5:30 am (ugh) because we needed to catch the 7 am bus in which we would spend the better part of the next three days. Once seated onboard, we met our guide, a nice-looking trilingual Chinese sport some of whose verbal tics made us laugh. Our first destination of the day was Thousand Islands. On the way there, we saw a sign that caught our attention: in Quebec, KFC (Kentucky Fried Chicken) becomes PFK (Poulet Frit du Kentucky, I presume). We knew that Quebecois people mean business when it comes to protecting their cultural and linguistic identity, but going as far as to translate the KFC acronym seemed ludicrous to both of us. Despite certain annoying aspects, the Quebecois remain a very likable people.

After two and a half hours on the road, we reached Thousand Islands. There, we climbed aboard a ferry that took us through this gorgeous area of water dotted with hundreds of islands of varying sizes on which some of the wealthiest Americans have built magnificent vacation homes. We were hardly surprised to learn that each of the islands that make up this breathtaking archipelago, even the smallest ones, cost at least one million dollars. We saw the famous Bold Castle, whose construction by an American multi-billionnaire on one of the most beautiful islands was abandoned when his wife, to whom he had dedicated this castle, passed away. One of the must-see attractions of Thousand Islands is the shortest international bridge linking two tiny islands, one on the American side, the other on the Canadian side.

Unfortunately, the otherwise precious memory of this short cruise was spoilt by the presence onboard the ship of a bunch of boisterous, addle-headed French lads who relentlessly kept on guffawing and distracting the attention of other passengers. For some inexplicable reason, one of them even showed us his naked ass, after which one of his buddies disrobed until all that was left was his boxer shorts and did a remake of Titanic, with his fist raised, at the prow of our boat. I would have been more empathetic had the weather been swelteringly hot, but it was freezing cold outside and we were shivering under our sweaters.

After this visit, we took the bus and went to a nearby all-you-can-eat, typically American buffet restaurant (though they were serving mostly Asian food). Once we had gulped down our meals, we set off toward Toronto where we took the glass elevator all the way to the top of the famous CN Tower, which is emblematic of Canada and ranks as the second tallest tower in the world after Burg Khalifa in Dubai (828m). We enjoyed the panoramic view over the entire city, the hugeness of which became fully apparent. Then, we snapped a couple of pictures over the famous glass floor on which visitors are invited to tread to get the impression that they're walking on air. Eliana pulled off this feat. I didn't. I was terrified and couldn't stand the sight of a city bustling 400 meters under my feet. After we had taken a couple more pictures from the top of the tower, we took the elevator back down and visited a tiny portion of the gigantic city of Toronto. Neither Eliana nor I were especially taken with this sprawling metropolis which we found more impressive than charming. In spite of an extremely busy (perhaps excessively so) downtown core, Toronto lacks the soul of a city like New York or Paris. Nevertheless, this stark contrast with the habitual monotony of small Ottawa felt good. We had the impression of standing in the heart of America as it is fantasized about by the rest of the world. To finish the day, we visited an enormous downtown mall before riding our coach to a very comfortable Traveloge hotel.

The following morning, waking up at 5:30 was hard. We needed to rise from bed in early morning because the road from our Toronto hotel to Niagara Falls was a long one. Though overcome by complete exhaustion, I remembered to wish Eliana a happy birthday. However, I had forgotten my small gift while hurriedly packing our stuff the night before we left. She didn't bear me a grudge because she knows how oblivious I can be. After our quick and frugal breakfast at the hotel, we boarded our coach again and drowsily tried every now and then to open our heavy-lidded eyes and watch the landscape pass us by.

Upon arriving at Niagara Falls, we broke loose from the rest of the group for something like an hour because we didn't wish to watch the documentary about the Falls that was offered as part of the tour for an additional 20 dollars or so. We whiled away the time by goofing around in a souvenir shop right next to the movie theater and taking a bunch of more or less sensible pictures, including the buttocks of a plastic bear sitting in the midst of the shop. Then, we took the bus down to the Falls, which I had already visited back in 2008 during my exchange semester in the States. However, the view from the American side is far less impressive than the panoramic view afforded by the Canadian side, situated directly across from the Falls. The first visit of the day took place on top of the Skylon Tower, a 160-meter high tower overlooking and offering a stunning view over the Falls. It goes without saying that we took tons of pictures from up there, after which we climbed back down to hop aboard the Maid of the Mist, the world-famous boat that takes tens of thousands of tourists clad in an unsightly but absolutely indispensable (one returns soaked through from this mini-cruise) blue plastic poncho as close as possible to the Falls every year. Needless to say that, surrounded and showered as we were by the Falls, taking pictures without jeopardizing the life of our camera was a challenging task. Shortly after this, we walked through the tunnel that takes you behind the Falls, thus allowing the public to feel their tremendous power. We arrived wet and came away dripping wet. 

After that intense morning, we ate a fat hamburger and took the coach to Marineland, an amusement park located a few kilometers away. As we were not in the least interested in this outing, we spent close to three hours seated on the lawn at the entrance to the park waiting for the group to get back. We took this opportunity to dry our damp clothes under the bright sun and were happy to enjoy a well-earned respite before resuming our activities. The day ended on a very pleasant note, namely the visit of a shop selling ginseng-based products (ginseng is said to be a widely used herbaceous plant in Canada, owing to its energizing effects), after which we tasted a delicious local ice wine. We would have loved to buy a bottle had it not been so ridiculously expensive. We grabbed a quick dinner at our hotel then went back out to admire the illuminated Falls by night after having snapped countless pictures in Niagara Falls, a town that is more like an amusement park than an actual town. Slipping under the sheets after this long day was sheer bliss. 

On the third day, we awoke at 7, which was easier on us. We ate a palatable breakfast of pancakes, scrambled eggs and maple syrup. We left at 8:30 to visit Casa Loma, the stately hilltop abode built by an affluent Canadian entrepreneur in the early 20th century and providing a scenic view of downtown Toronto. This mansion consists of about a hundred finely decorated rooms. The hour and a half we had been allotted was not enough to visit the place in its entirety. In early afternoon, we visited Toronto's provincial parliament, a rather nondescript building to which we didn't even have access beyond the lobby. Eliana and I were dead tired and spent the five hours separating us from Montreal in a state of sheer physical exhaustion. We arrived in Montreal at about 8:45 pm and had to take the Ottawa-bound bus at 9 pm. When our guide announced that he was supposed to give two people a ride to the bus station, we immediately grasped the opportunity and asked if he would mind taking us as well. He didn't and we arrived just in time to board the bus. At 11:30 pm that day, we were back from a memorable trip that filled our hearts with joy.

I want to thank those of you who've had the patience to read this through. We'll back back very soon with more news.

Eliana & François

16 septembre 2011

Visite du Parc de la Gatineau

Amis lecteurs, amies lectrices,

J’évoquais dans notre dernier article l’absence d’événements récents méritant de figurer dans ce blog. Si ce triste constat demeure vrai d’un point de vue purement professionnel, ce n’est plus le cas d’un point de vue personnel. En effet, cela faisait plusieurs semaines, que dis-je, plusieurs mois, que nous vous parlions du Parc de la Gatineau, ce splendide parc naturel s’étalant sur plus de 360 kilomètres carrés au nord-ouest d’Ottawa, côté Québec, et qu’il nous tardait tant de découvrir. Et bien ça y est, nous nous sommes enfin résolus à le visiter !

Heureusement, nous avions prévu une journée complète pour cette excursion à vélo. Levés à 9 heures, nous sommes partis peu avant 11 heures. Après avoir étudié une carte, nous nous sommes fixé pour objectif d’atteindre avant 15 heures le Lac Pink, la première grande étendue d’eau du parc en direction du nord, à environ 18 kilomètres de chez nous. Certains diront que nous aurions pu nous aventurer plus loin, et à ceux-là je suggérerais d’aller lire ou relire notre article intitulé « Travail, graille et tas de ferraille », dans lequel je décrivais le degré de vétusté de nos biclous, et plus particulièrement celui d’Eliana. Ceux-là, je les mets au défi de parcourir comme nous l’avons fait 40 kilomètres de pistes cyclables et de sentiers rocailleux au guidon de camelotes grinçantes et rafistolées en fin de vie.

Quoi qu'il en soit, nous avons grandement apprécié notre longue balade, après toutes ces semaines moroses passées enfermés dans notre appartement à attendre nerveusement quelques réponses à nos innombrables et infructueuses candidatures. Plus qu’une simple envie, découvrir la beauté de ce grand pays devient un besoin, car nous savons que le temps nous est désormais compté. Après avoir consulté à plusieurs reprises notre carte puis demandé notre chemin à une passante affûblée d'un accent québécois à couper au couteau, nous avons fini par atteindre l’entrée du parc. Et là, nous fûmes saisis d’émerveillement : devant nous s’étendait à perte de vue l’immensité de ce qui, dans l’esprit d’un Canadien, n’est sans doute qu’un petit espace vert. Nous roulions vers notre destination le long d’interminables pistes cyclables, d’abord à travers champs, pour ensuite nous engouffrer dans les dédales d’une vaste forêt tout en restant à l’affût des rares panneaux de direction.

Juste pour l’anecdote, ceux qui croient qu’il n’y a pas de serpents au Canada se trompent. Oui, nous avons rencontré sur notre chemin deux longs serpents jaunes et noirs, parfaitement identiques, à seulement 20 minutes d’intervalle. Sachez que ces sales bêtes nous répugnent tous les deux au plus haut point. J’ai donc passé l’heure qui a suivi cette effroyable découverte à marcher en tapant du pied, feignant une sorte de courage héroïque pour ne pas amplifier la peur phobique dont était transie Eliana. Bref, la route fut longue, très longue.

Lac Pink : 8 km. « Facile. »

Lac Pink : 6 km. « On n’a fait que 2 kilomètres depuis le dernier panneau ? »

Lac Pink : 5 km. « Ils ont confondu kilomètres et miles ? »

Lac Pink : 2 km. « J’en peux plus ! Allez courage ! »

Lac Pink : 600 m. « Alléluia ! »

Nos efforts ont été largement récompensés : ce lac typiquement canadien était tout simplement somptueux. Nous en avons fait le tour à pied en un peu plus d’une heure, après avoir englouti un casse-croûte bien mérité et profité d’une vue incroyable depuis l’une des nombreuses terrasses panoramiques en bois jonchant le pourtour du lac. Et comme des photos valent mieux qu’un long discours, voici une sélection de nos meilleures prises :

 

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Vers 17 heures, nous sommes repartis mais avons préféré prendre la route qui traverse le parc dans toute sa longueur, car nous n’avions ni la force ni l’envie d’effectuer le même trajet qu’à l’aller. Nous avons rencontré un Québécois extrêmement sympathique qui nous a indiqué le meilleur chemin, nous a fait boire de son eau (nous n’avions pris qu’une seule bouteille pour la journée) et avec qui nous avons discuté pendant une bonne demi-heure avant que nos chemins ne se séparent. Nous sommes rentrés vers 18 heures, les jambes lourdes, avec pour seule envie un verre de jus d’orange et un lit douillet.

Cette journée restera longtemps gravée dans nos mémoires, et nous sommes ravis d’avoir enfin pu découvrir l’un des innombrables joyaux que compte ce pays. Le prochain article est prévu aux alentours du 20 septembre, à notre retour du parcours Montréal-Mille Îles-Toronto -Chutes du Niagara (départ demain matin en covoiturage !).

À très bientôt et merci de votre fidélité !

Eliana & François


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Dear readers,

In our last article, I mentioned the absence of recent events worth writing about in this blog. Even though this sad fact holds true from a purely professional standpoint, it no longer applies on a personal level. For weeks, even months, we had been talking to you guys about Gatineau Park, this splendid natural park of over 360 square kilometers northwest of Ottawa, on the Quebecois side, which we were so intent on discovering. Well, we have finally gotten around to visiting it!

Fortunately enough, we had planned an entire day for this bike excursion. We were up at 9 and gone a little before 11. After having examined a map, we set ourselves the objective of reaching Pink Lake by 3 pm, the park's nearest sizable area of water situated about 18 kilometers away from our apartment. Some will say we could have ventured farther out into the park, and to them I would suggest reading or re-reading our article entitled "Travail, graille et tas de ferraille", in which I described the alarming condition of our bikes, and more particularly Eliana's. I would also dare them to ride as we have two patched-up, end-of-life pieces of junk on more than 40 kilometers of bicycle lanes and rocky paths.

At any rate, we thoroughly enjoyed this long ride after so many uneventful weeks spent indoors nail-bitingly hoping for answers to our countless and unsuccessful job applications. We not only wanted, but needed to feast our eyes on the beauty of this great land because we knew our days in Canada might well be numbered now. After having consulted our map several times, we asked a passer-by with a very pronounced Québécois accent for directions and finally reached the park. At that point, we were mesmerized by what we saw: the beauty of what by Canadian standards is doubtless viewed as a minuscule patch of greenery extended as far as the eye could see. We rode our bikes through immense fields, along seemingly endless bike lanes, until we came to a vast and labyrinthine forest while keeping an eye out for direction signs.

Fact: the belief that Canada is a snake-free country is misguided. Yes, we encountered two long, perfectly identical black-and-yellow snakes along the way, at a 20-minute interval. The reason I'm mentioning this is because those ugly critters are equally abhorrent to both of us. Indeed, I spent the hour that followed this frightening encounter stomping my feet in an effort to scare them away. To be frank, this doubtful display of bravado was aimed solely at assuaging the paralysing fear gripping Eliana's guts. In a word, the road was a long, very long one.

Pink Lake: 8 km. "Easy!"

Pink Lake: 6 km. "Seriously? We've only covered 2 kilometers since the last sign?"

Pink Lake: 5 km. "They must have confused kilometers with miles!"

Pink Lake: 2 km. "I'm exhausted!" "Come one, you can do this!"

Pink Lake: 600 m. "Thank God!"

Our efforts were handsomely rewarded. This typically Canadian lake was utterly magnificent. We walked all the way around it in just over an hour after having shovelled down a well-deserved lunch while taking in the amazing view from one of the many wooden terraces surrounding the lake.

Around 5 pm, we came back but decided to take the road that cuts across the park as we were neither capable nor willing to go back the way we came. A very friendly Québécois cyclist we met on our way back kindly gave us some of his water (we'd brought only one bottle with us). We chewed the fat for the better part of an hour until our ways parted. When we arrived home at about 6 pm, our legs felt heavy and all we wanted was a glass of orange juice and a comfy bed.

This day will be remembered for a long time. We're so happy to have finally discovered one of this country's numberless wonders. The next article should be up around September 20 when we return from our three-day escapade to Montreal-Thousand Islands-Toronto-Niagara Falls.

Stick around for more!

Eliana & François

 

13 septembre 2011

Entre espoirs déçus et excursions salvatrices

Bonsoir à toutes et à tous,

Je constate avec une pointe de regret que nos articles se font de plus en plus rares. Ne voyez là aucun manque de volonté de notre part de poursuivre sur ce blog le récit de notre vie canadienne, mais plutôt l’absence d’événements récents méritant d’y figurer.

Le seul épisode notable de ces dernières semaines, que j’avais jusqu’ici préféré occulter dans l’attente de son dénouement tardif, était ma candidature à un poste de traducteur français – anglais à l’Ambassade de France au Canada. C’est Eliana qui, il y a plus d’un mois, avait déniché cette offre à peine croyable tant elle correspondait parfaitement à mon profil. Environ deux semaines après l’envoi de ma candidature, je reçois un mail de la responsable du service de presse de l’ambassade, dont mon profil a retenu l’attention et qui me propose donc un entretien. Je suis alors saisi d’un espoir irrésistible, celui de voir se réaliser mon rêve d’assouvir dans un lieu si prestigieux ma passion pour les langues, et plus particulièrement l’anglais puisqu’il s’agit d’un poste de traduction vers l’anglais. Malgré quelques cafouillages pendant l’entretien et l’insistance de la traductrice encore en poste sur le « niveau d’exigences extrêmement élevé » de l’ambassade, je suis relativement confiant quant à la qualité de mon test de traduction. Ce n’est que récemment, à la veille de l’entrée en poste du nouveau traducteur le 1er septembre, que la sentence est tombée :

« La procédure de recrutement s'est achevée et malheureusement je regrette de devoir vous informer que votre candidature n'a pas été retenue pour le poste de traducteur au sein de notre Ambassade. […] Je suis convaincue que vous trouverez un emploi à la hauteur de votre excellent profil et de votre personnalité et je vous souhaite sincèrement plein succès dans votre recherche d'emploi et votre séjour au Canada. »

Je pressentais qu’un refus de l’ambassade, peu après celui de l’université, porterait le coup de grâce à ma motivation, et indirectement à celle d’Eliana. Je ne croyais pas si bien dire car j’ai depuis lors cessé de postuler, si ce n’est à une malheureuse offre de rédacteur/relecteur mise en ligne par Adecco. Mes qualifications « ne correspondaient pas au poste », mais j’ai tout de même reçu un appel de l’agence, qui souhaitait me rencontrer en personne. Au moment où j’ai annoncé à mon interlocutrice que je ne disposais que d’un permis de travail temporaire, elle m’a poliment expliqué que mon profil devenait soudainement beaucoup moins intéressant. C’est là que j’ai compris, pour peu que j’en doutais encore, que ce « permis vacances travail » présente finalement bien plus d’inconvénients que d’avantages et constitue trop souvent un obstacle à l’embauche, surtout dans une ville administrative et procédurière comme Ottawa, où toute entorse à la norme semble être perçue comme un affront impardonnable au vénérable et omniprésent gouvernement canadien.

De plus, comme je l’ai maintes fois répété, nous n’avons plus les moyens financiers de rester au Canada après le mois d’octobre, d’autant plus que nous sommes contraints de donner à notre propriétaire un préavis de départ d’au moins 30 jours. Aussi, il semble inéluctable que nous rentrions en France à l’automne. Croyez-le bien, ce n’est pas de gaîté de cœur que je vous l’annonce. Nous aurions sincèrement souhaité rester au moins jusqu’à décembre, ne serait-ce que pour assister aux prémices du fameux hiver canadien. Mais lorsque le destin s’acharne, s’obstiner ne présente aucun intérêt. Nous savions que cette aventure comportait une part de risque non négligeable, mais j’avais eu l’audace de croire que nous resterions au moins six mois, contre vents et marées. Quoi qu’il en soit, il faut désormais envisager le côté positif des choses. Entre autres consolations, nous retrouverons plus tôt que prévu ceux qui nous sont chers, nous cesserons enfin de payer chaque mois un loyer ruineux et, je l’espère, la chance finira par nous sourire en France et sonnera le glas de cette angoissante inertie professionnelle.

Comme vous le savez, notre escapade touristique aux Chutes du Niagara-1000 îles-Toronto approche à grands pas (nous partons vendredi dans la matinée et devrions être de retour le 20 septembre). Comme nos économies ont littéralement fondu ces derniers mois, nous avons dû renflouer les caisses et pour ce faire, Eliana nous a dégoté un petit boulot plutôt sympathique d’agents réviseurs pour Elections Ontario, l’organisme provincial qui s’occupe de recenser les électeurs d’une circonscription électorale en vue des élections. Notre rôle a consisté, cinq jours durant, à toquer aux portes de grands immeubles résidentiels afin de compléter et mettre à jour la liste des électeurs. Ce travail amusant devenait vite lassant et répétitif. La seule inconnue dans une telle démarche est la réaction des gens. Nous avons eu droit à tous les traitements : la plupart des gens jettent un coup d’œil furtif à travers l’œil-de-bœuf et retournent s’affaler devant leur match de hockey, croyant sans doute avoir affaire à des vendeurs d’aspirateurs. Ceux qui nous accordent le bénéfice du doute se montrent le plus souvent coopératifs, mais certains nous claquent la porte au nez. Bien que prévisible, ce genre de réaction n’est pas fait pour flatter notre amour-propre. Après avoir toqué à plusieurs centaines de portes, nous avons donc mis un terme à notre contrat dimanche dernier. L’heure est désormais au repos et à la préparation de nos voyages. J’ai bon espoir d’obtenir mon visa de tourisme américain fin septembre (rendez-vous à l’ambassade des États-Unis le 23) et de pouvoir accompagner Eliana à New York City début octobre, puis rendre visite quelques jours à un ami rencontré lors de mon semestre d’échange à l’université d’Oswego, au nord de l’État de New York, tandis qu’Eliana séjournera chez sa famille à Utica. Nous tâcherons de prendre de belles photos, pour le plaisir de vos yeux. La suite au prochain épisode, donc !

Eliana & François

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Hi there everyone,

I note with a pang of regret that our articles are growing increasingly scarce. Rather than a lack of willingness on our part to continue letting you guys know about our Canadian adventures, the absence of recent events worth recounting is to blame.

The only noteworthy episode of these past few weeks, which I had thought best to overlook until I was informed of its outcome, was my application for a French-to-English translator position at the French Embassy in Ottawa. It was Eliana who, over a month ago, found this hardly believable job offer that seemed to fit my profile so wonderfully. Two weeks or so after sending in my application, I received an email from the Press Counsellor at the Embassy saying that she was interested in meeting me for an interview. The wild hope of being able to pursue my passion for language, and more particularly English, in this prestigious environment instantaneously flared up inside me. In spite of a couple of hesitations during the interview and the heavy emphasis laid by the translator on the "extremely high standards" of the Embassy, I felt relatively confident about the quality of my test translation. Only recently, a day before the newly hired translator started work on September 1st, did the verdict come down:

"The recruitment process has come to an end and I regret to inform you that your application for the translator position at our Embassy wasn't successful. […] I am convinced that you will find a post commensurate with your remarkable profile and personality. I wish you success in your job search and a pleasant stay in Canada."

I sensed that being turned down by the embassy right after what happened with the University of Ottawa would deal a fatal blow to my motivation and, so too, Eliana's. Little did I know how right I was, as I have since then ceased applying, except for an editor/proofreader job offer posted by Adecco. Though my qualifications "did not match the job requirements", I received a phone call from Adecco saying they'd like to meet me in person. The instant I said I only had a temporary work permit, the person I was speaking to gently explained to me that my profile now  appeared a hell of a lot less attractive. That's when I understood, inasmuch as I still doubted it, that this "working holiday visa" has far more drawbacks than advantages and too often deters hiring, especially in an administrative and procedure-oriented city like Ottawa, where the slightest deviation from the norm seems to be regarded as an unforgivable affront to the venerable and ubiquitous Canadian government.

Besides, like I've said a thousand times, we can no longer afford to stay in Canada beyond October, especially as we're supposed to give our landlord a full month's notice before leaving. Therefore, we will almost inevitably have to come back in the fall. Believe me, I wish I didn't have to tell you this. We would sincerely have loved to stay at least until December, if only to experience the early signs of the notorious Canadian winter. But when fate doesn't leave you a chance, there is no point in persisting. We knew full well how risky our enterprise was, but I had the audacity of believing that we'd be able to spend at least six months in Canada, against all the odds. At any rate, we should now look on the bright side of things: among other consolations, we'll get to reunite with our beloved earlier than anticipated, we will finally leave off paying a costly rent every month and, hopefully, luck will be on our side once we're back in France, thereby putting a stop to this unbearable sense of professional inertia.

As you all know, our escapade to Niagara Falls/Thousand Islands/Toronto is coming up very soon (we're leaving on Friday morning and should be back around Sept. 20) As our savings have literally melted these last few months, we had no choice but to shore them up. To do so, Eliana got us a rather fun job as revising agents for Elections Ontario, the provincial organization responsible for canvassing Ontario's electoral districts for the elections. For five days, our role consisted in knocking on all the doors of large residential buildings to complete and update the voters list. Though amusing at the outset, this job soon became wearisome and repetitive. The only unknown in this kind of work is people's reactions. We received all manner of treatments: most people cast a furtive glance through the door's peek-through hole then went back to watching their hockey game, thinking perhaps that we were trying to sell them vacuum cleaners. Most of those who gave us the benefit of the doubt were cooperative but some slammed their doors in our faces. Though predictable, this kind of behavior didn't flatter our self-esteem. After having knocked on several hundreds of doors, we decided to put an end to our contract last Sunday. We're now resting and preparing our upcoming trips. I hope to obtain my American tourist visa at the end of September (I have an appointment at the US Embassy on the 23rd) to accompany Eliana to NYC in early October, then go on to visit a close friend of mine I met during my exchange semester at the University of Oswego, in upstate NY, while Eliana stays with her family in Utica. We'll take as many beautiful pictures as possible to feast your eyes on when we return. To be continued...

Eliana & François

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26 août 2011

Comme un léger parfum de lassitude

Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd’hui, l’heure est à la morosité et pardonnez-moi si le ton de cet article s’en ressent légèrement et contraste avec l’humeur enjouée affichée jusqu’ici. Après plusieurs longues semaines d’une attente fébrile, le verdict de l’université d’Ottawa est finalement tombé hier en milieu de journée :

« Bonjour, Je suis désolée du retard, mais j’étais en vacances. Je regrette de vous informer que nous avons comblé ce poste. Toutefois, je voulais souligner que vous aviez été le candidat avec le deuxième score le plus élevé. Cela dit, vous avez passé une excellente entrevue. Mme X. »

J’ignore quelle aurait été ma réaction si l’on m’avait annoncé que mon entretien avait été un désastre et que les résultats du test étaient pitoyables, mais savoir que j’étais à deux doigts de décrocher le poste suscite chez moi une indicible rancœur. Difficile de ne pas se poser quelques questions légitimes sur les raisons de cet échec : s’agissait-il de mon permis de travail temporaire ? D’une quelconque erreur de traduction ? Du fait que je ne suis pas Canadien ? Autant de questions qui resteront sans réponse.

Quoi qu’il en soit, sachez qu’Eliana et moi commençons inexorablement à perdre espoir d’atteindre au Canada les objectifs qui étaient les nôtres au moment de préparer ce voyage. En effet, bien que nous soyons venus ici avec des attentes assez différentes, Eliana pour pratiquer son anglais et découvrir une nouvelle contrée, moi dans l’espoir d’entamer à l’étranger une honorable carrière de traducteur, nous sommes tombés d’accord sur une chose : nous en avons plus qu’assez de multiplier les petits boulots misérables tandis que notre reluisant diplôme prend chaque jour un peu plus la poussière. Et cela vaut aussi bien en France qu’ici ou ailleurs. Nous estimons qu’il est grand temps que nous exercions un métier à la hauteur de nos compétences, crise ou pas crise. Est-ce vraiment trop demander ?

Il est vrai que j’écris ces lignes sous le coup de la frustration et même, disons-le, de la colère. Il est vrai aussi que mon état d’esprit actuel est susceptible d’évoluer au cours des prochains jours. Mais nous avions décidé que si, après trois mois de recherches, nous n’avions toujours rien trouvé, nous commencerions malgré nous à envisager un rapatriement anticipé. Et puis, au-delà de ces considérations subjectives, ne perdons pas de vue l’aspect plus concret des finances, qui s’amenuisent un peu plus chaque jour et ne nous permettront pas de nous éterniser ici si ce magnifique pays n’a rien de mieux à nous offrir que du labeur de sous-fifre payé trois francs six sous.

Petit aparté sur ma mission d’« agent de saisie de données bilingue » dans le centre d’Ottawa : mon contrat a finalement duré deux semaines. Je garde un bon souvenir de cette expérience mais, après plusieurs journées passées les yeux rivés sur d’interminables tableaux Excel à copier-coller, entre autres informations passionnantes, un nombre incalculable de numéros de téléphone, de noms et d’adresses d’hommes politiques canadiens, je n’étais pas mécontent de tirer ma révérence et de reprendre mon oisiveté domestique. Oisiveté qui n’a heureusement pas duré, puisque deux amis de l’ISIT qui se reconnaîtront m’ont confié une traduction salvatrice d’une soixantaine de pages dont je suis venu à bout ce matin-même grâce à mes perfusions quotidiennes de café noir bien corsé.

Et Eliana dans tout ça ? Comme je vous l’ai dit, son objectif était de pratiquer la langue de Shakespeare (enfin, l’américain quoi…) et de profiter de sa présence sur le continent américain pour voyager. Elle a continué son baby-sitting avec la petite peste polonaise (c’est en tout cas ainsi qu’elle l’appelle) jusqu’au dernier jour (elle et sa mère rentrent en Pologne) et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ne se sont pas quittées en très bons termes. Comme si le caractère exécrable de la gamine ne suffisait pas, la maman jusque là très avenante et pleine d’empathie a laissé apparaître au grand jour toute l’étendue de sa mesquinerie en essayant, en vain, d’arnaquer Eliana. Après lui avoir fait pour la énième fois le coup de : « Oups, je n’ai pas assez de liquide sur moi », voici ce qu’elle lui a dit après avoir retiré la somme due au distributeur le plus proche : « J’ai parlé à d’autres mères qui m’ont dit qu’elles ne payaient leurs babysitteurs que 30 dollars par jour… »

Eliana, tombant des nues face à tant de médiocrité de la part d’une employée d’ambassade grassement payée, a gardé son calme (je n’en aurais pas fait autant) et lui a enjoint de lui remettre sur le champ la somme convenue (50 dollars pour 7 longues heures de supplice). Cet épisode malheureux tient certes de l’anecdote, mais participe d’un sentiment de ras-le-bol que l’on s’efforce tant bien que mal de réfréner. Heureusement qu’elle donne aussi des cours de français chaque semaine à un adorable petit Chinois vivant avec sa mère à 5 minutes à pied de chez nous. Ce petit boulot est décemment payé et bien plus intéressant.

Sur une note plus positive, Eliana projette sérieusement de passer quelques semaines aux États-Unis, d’abord à Utica, ville de l’État de New-York proche de Syracuse où résident certains membres de sa famille qu’elle n’a jamais eu l’occasion de rencontrer et qui l’attendent de pied ferme, puis dans la ville New-York pour rendre visite à des amis. Il n’est pas exclu que je la rejoigne là-bas pendant une semaine et que j’en profite pour passer quelques jours dans la demeure new-yorkaise de mon oncle, ma marraine et leurs enfants, qui vivent là-bas depuis maintenant un an. Nous verrons le moment venu. Notre seule certitude est que nous refusons de quitter le Canada sans avoir vu au moins Toronto, les Mille Îles et les Chutes du Niagara, parcours que nous envisageons depuis des lustres mais que nous n’avons pas encore eu l’occasion d’effectuer.

Outre le refus cinglant de l’université d’Ottawa, le dernier événement en date est la visite mystérieuse d’un agent immobilier. Dans la mesure où notre cher propriétaire, toujours aussi amorphe, n’a pas cru bon de nous expliquer les raisons de cette visite, nous nous demandons s’il souhaite vendre, auquel cas nous serions contraints de recommencer à zéro la recherche d’appartement. Autant dire que cette perspective ne nous enchante pas, mais alors pas du tout.

Pour finir, la page météo : le rafraîchissement de l’atmosphère se confirme. On pourra bientôt ressortir nos jolis petits pulls et se réveiller le matin sans baigner dans une mare de transpiration.

La suite au prochain épisode.

Eliana & François

 

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Hi all,

Today the general mood is a gloomy one and I apologise if the tone of this article contrasts with the habitual lightness of my words. After many a week of nail-biting wait, the University of Ottawa finally delivered its verdict yesterday around midday:

"Hi, I'm sorry about the delay but I was away on vacation. I regret to inform you that we have filled this position. However, I would like to emphasize that you were the candidate with the second highest score and did great on the interview. Ms X."

I don't know how I would have reacted had I learned that my interview was a disaster and the test results were poor, but the fact that I came within an inch of winning the job creates a sense of unspeakable frustration. How can I not wonder about the reasons for this failure: was it about my temporary work permit? A translation mistake? Perhaps the fact that I am not Canadian? I am afraid these questions shall be left unanswered.

In any case, Eliana and I are inexorably starting to lose hope of accomplishing in Canada the objectives we had set ourselves while preparing our trip. Although we came here with differing exepectations, Eliana because she desired to practise English and discover a new continent, me because I was intent on embarking on a respectable translation career overseas, we did agree on one point: we're sick and tired of doing one menial job after the other whilst our prestigious diplomas gather a new layer of dust every day. And this holds true here, in France or anywhere else. We feel that it is about time we did work commensurate with our skills, crisis or not. Is this really too much to ask for?

True, I am writing this in the grip of anger and frustration. True, my current frame of mind is bound to change over the next few days. But we had decided that if we didn't find anything after searching for three months, we would - heavy-heartedly - consider an early return home. Besides these purely subjective considerations, let us not lose sight of a hard fact: our dwindling finances won't allow us to linger in this beautiful country if it has nothing better to offer than back-breaking, low-paid labor.

You may recall that I mentioned a temporary assignement as a bilingual data entry clerk in downtown Ottawa. My contract was extended and ended up lasting two weeks. I remember this experience fondly, even though I spent several days with my eyes riveted on endless Excel spreadsheets, copying and pasting, among other captivating information, innumerable telephone numbers, names and addresses of Canadian politicians. When my mission there came to an end, I was thankful to resume my idleness at home. Fortunately, I didn't stay idle too long since two ISIT friends who will recognise themselves sent me  a 60-page translation (to be completed in 4 days) which I finished this morning thanks in part to my daily doses of strong black coffee.

Now, what about Eliana, you may ask? Like I told you, her goal is to practise the language of Shakespeare (if the American language qualifies as such) and to take advantage of her presence here to travel. She continued babysitting the little Polish brat (that's how she names her) until recently (her mom is taking her back to Poland now) and the least we can say is that they didn't part company in the best of terms. As if the kid's unsavoury character weren't enough, her mom who, until then, had been affable and empathetic, revealed the full extent of her pettiness by trying (to no avail) to con Eliana. After using the good old trick of "I'm sorry I don't have enough cash on me", here is what she told Eliana after withdrawing the money she owed at the nearest ATM: "I talked to some mothers and they told me they paid their babysitters no more than 30 dollars a day, so..."

Eliana, baffled by such mediocrity on the part of a presumably well-paid embassy employee, maintained her composure in a way that I couldn't have, and demanded that she handed her the money right away (50 dollars for 7 interminable hours of agony). Though anecdotal, this unfortunate episode reinforced a mood of weariness we had been trying our best to contain. Thankfully, though, she also gives French lessons to an adorable 2-year-old Chinese boy who lives with his mother a mere 5 minutes walk from our house. This job is decently paid and far more gratifying.

On a more positive note, Eliana is seriously thinking about going to the US for a couple of weeks, first to Utica, a NY-state town close to Syracuse to visit members of her family who can't wait to meet her, and then to NYC to visit friends of hers. I might decide to join her there for a week if circumstances allow and use this opportunity to spend a few days in the New York apartment of my uncle, godmother and their two kids who've been living there for a year now. Our only certainty is that we refuse to leave Canada without having seen at least Toronto, Niagara Falls and the Thousand Islands on a trip we've talked about for months but haven't yet had the occasion to take.

Aside from being turned down by the University of Ottawa, the latest event worth noting was a mysterious visit of our apartment by a real estate agent. As our apathetic landlord didn't think it necessary to let us know about the reasons for this visit, we were left wondering if he's planning to sell his property, in which case we'll have to start the whole apartment search from scratch. And let me tell you, we do not welcome this prospect.

The air has become chillier for good and we'll soon be able to don our sweaters and awake in the morning without wallowing in a pool of perspiration.

Stay tuned.

Eliana & François

7 août 2011

Les nouvelles du front

Bonjour à toutes et à tous,

Nos lecteurs les plus assidus nous pardonneront ce léger retard par rapport à notre rythme habituel de publication. En effet, nous sommes de nouveau confrontés à la pénible absence d’Internet. Nous retrouverons notre connexion le 10 août au plus tard, date du retour du Texas de notre bienaimé propriétaire. En attendant, permettez-moi de vous apporter, depuis notre salon de thé préféré, une petite mise à jour sur l’évolution de la situation.

Au plan professionnel, quelques pistes intéressantes, mais toujours pas grand-chose de concret. Après avoir passé un énième test de traduction technique en vue d’une collaboration avec un cabinet de traduction allemand, j’ai récemment reçu un retour positif de leur part. Fait assez remarquable, je disposais de plusieurs jours pour élaborer une traduction d’à peine 400 mots. J’ai donc apporté à mon travail un soin scrupuleux, et j’ai pris le soin de faire relire ma traduction par un expert, en la personne du père d’Eliana, à qui j’adresse au passage mes sincères remerciements. Revigoré par cette modeste réussite, je m’attendais à commencer le travail rapidement. Or, je n’ai à ce jour reçu aucune commande de traduction. Je doute que ce contrat suffise à payer notre loyer.

J’ai également passé un entretien assez éprouvant à l’Université d’Ottawa, pour un poste de rédacteur/réviseur/traducteur/conseiller bilingue. Seul face à un comité de sélection de trois Québécoises m’assaillant impitoyablement de questions et passant indifféremment du français à l’anglais toutes les 5 minutes, je crois avoir sauvé la mise, mais je crains que mon statut de travailleur temporaire ne pose problème. En effet, il s’agit d’un placement d’un an, jusqu’à septembre 2012, et mon permis arrive à expiration en juin 2012. J’ai tenté, non sans mal, de les convaincre que cela ne devait pas être un obstacle, et que j’étais prêt à engager toutes les démarches nécessaires pour obtenir une extension de visa si ma candidature était retenue. Après l’entretien, j’ai dû passer un examen écrit de relecture et correction de texte (sorte de CRT, les ISITistes comprendront), suivi d’un exercice de traduction. Mon sentiment à l’issue de ce test était assez mitigé. Advienne que pourra.

J’ignore si cela vaut vraiment la peine d’être mentionné, mais j’ai été contacté par une agence d’intérim pour occuper un poste d’agent de saisie de données bilingue dans le centre-ville, pour trois jours reconductibles, à partir de demain. Bien qu’assez peu stimulant, ce genre de travail me permettra – enfin ! – de mettre un pied dans le monde de l’entreprise canadien et me motive bien davantage que de courber l’échine du matin au soir dans un sinistre supermarché.
 
Eliana a, quant à elle, été contrainte de reporter son projet de démarcher les centres de formation en langue française de la ville. En effet, une connaissance, rencontrée dans le cadre de ses groupes de conversation, l’a appelée lundi soir pour lui proposer de garder, à partir du lendemain matin 9h et pendant quatre jours, la fille unique d’une amie travaillant à l’ambassade de Pologne. Elle a donc passé toute cette semaine à s’occuper d’une petite Lolita polonaise de 9 ans, pourrie gâtée et hyperactive, mais pas complètement antipathique. Cette expérience aura toute de même eu le mérite de permettre à Eliana de s’exercer à la pratique orale de l’anglais, la petite étant bilingue et plutôt loquace. Dès demain, tandis que je serai occupé à remplir des tableaux Excel, Eliana se rendra, armée de son CV, dans un maximum d’écoles et centres de formation.

En dehors de la recherche d’emploi, toujours aussi difficile et parfois décourageante, la vie à Ottawa suit paisiblement son cours. Nous avons récemment fait une balade à vélo très agréable, le long de la Rivière des Outaouais, jusqu’à un joli petit coin de plage à environ 10 kilomètres de chez nous, où nous avons nagé, pris le soleil et siroté une délicieuse piña colada. Dans la rubrique « temps libre », il convient également de mentionner la découverte d’une série télévisée tout simplement magistrale, j’ai nommé Breaking Bad. C’est l’histoire de…  En fait, on vous laisse découvrir et savourer. Sachez simplement que les acteurs sont phénoménaux, que l’intrigue est à la fois captivante, originale et pleine de suspense…

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Nous n’avons qu’un seul regret : le manque de relations sociales. Difficile, en effet, de nouer des contacts solides avec les gens du coin sans vecteur de socialisation (travail, études, etc.) Il nous tarde donc d’autant plus de trouver du travail. Le temps, toujours aussi chaud et humide, et ponctué de quelques épisodes pluvieux, ne fait guère dans l’originalité.
 
Au risque de nous répéter, vous nous manquez terriblement. Nous espérons que tout va pour le mieux, quoi que vous fassiez, où que vous soyez.

Eliana & François

 

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Hello everyone,

Our most regular readers will kindly forgive this minor delay in our usual rhythm of publication, as we are yet again - annoyingly so - deprived of the Internet. We'll get it back on Aug. 10 at the latest, when our beloved landlord returns. In the meantime, let me give you a brief update on our situation.

On the job side, a handful of interesting leads, but little very concrete. After taking an umpteenth technical translation test in view of a collaboration with a German translation company, I recently received an approval from them. Remarkably enough, I was given several days to complete a translation of under 400 words. Thus, I paid scrupulous attention to detail and even had my work read by an expert, namely Eliana's dad, whom I sincerely thank. Energized by this modest success, I expected to start work shortly. But to date I have received no translation assignment from them. I wonder if this contract will suffice to pay the rent.

I also had a tough job interview with the University of Ottawa for an editor/reviser/translator/counsellor position. I sat in front of a panel of 3 middle-aged Québécois ladies who bombarded me with relentless questions and kept switching back and forth from English to French every 5 minutes. I think I did a decent job but my concern is that my status as a temporary resident did not work to my advantage.  This is a one-year job, until Sept. 2012, and our permits allow us to stay no later than June 2012. I took great pains to convince my interviewers that this should by no means be an obstacle, that I was willing to take the necessary steps to get an extension if my application was accepted. After the interview, I was made to take a proofreading/translation exam, which I'm not overly confident about. Happen what may. 

I don't know if this is worth mentioning, but I was contacted by a placement agency for a bilingual, three-day  data entry position in downtown Ottawa, starting tomorrow. However uninspiring, this kind of work will - finally! - allow me to set a foot in the Canadian corporate world and gets me much more excited than some lousy back-breaking supermarket clerk job.

Eliana was forced to postpone handing out her résumé to Ottawa's many French language training centres because an acquaintance she'd met in one of her English conversation groups gave her a call last Monday night to ask if she'd like to babysit the daughter of a friend who works at the Polish Embassy. Thus, she spent the entire week looking after an over-spoilt and hyperactive yet essentially likable 9-year-old Polish Lolita. The sole advantage of this experience was that Eliana got extensive oral English practice from a garrulous kid.

Outside of the whole job search, which continues to be very difficult and sometimes disheartening, life goes on peacefully in Ottawa. We recently took a very enjoyable bike ride to a gorgeous beach spot about 10 km from home, where we swam, sunbathed and sipped a delicious piña colada. The "leisure" section would not be complete without mentioning the discovery of an extraordinarily good TV show called Breaking Bad. It's the story of... Actually, don't take my word for it and check it out for yourself. Just know that the actors are phenomenal and the plot captivating, original and suspenseful.

Our main frustration here is the lack of social relations. It's not easy to form lasting bonds when you have no reliable means of socialization (work, studies etc.) This is part of the reason that we're so desperate for employment. The weather is, as always, hot and humid, with a couple of showers every now and again.

We miss you all big time. We hope all is well with you, whatever you're up to, wherever you are.

Eliana & François

 

27 juillet 2011

Et pendant ce temps-là, à Ottawa...

Amis lecteurs, amies lectrices,

Ce soir, j’exulte. Non, nous n’avons toujours pas trouvé de travail. Mais après avoir passé plusieurs longues et douloureuses journées sans notre dose quotidienne d’Internet, nous en retrouvons enfin les joies. Il m’aura tout de même fallu amputer mon misérable forfait téléphonique pour joindre notre cher propriétaire, en vacances au fin fond du trou du… Texas jusqu’au 10 août, pour qu’il enjoigne à l’un de ses amis canadiens de venir relancer le routeur et rétablir la connexion. Mission accomplie, donc. Et pour fêter ça, un énième article interminable ! Bande de veinards.

L’impossibilité, si brève fût-elle, d’accéder à cette chose étrange qu’on appelle la Toile et qui est malheureusement devenue si indispensable à notre quotidien, nous a énormément incommodés, d’autant plus qu’elle constitue notre unique lien avec vous tous, mais cette épreuve aura au moins eu le mérite de nous faire découvrir un endroit exquis, j’ai nommé le Tea Party. Ce petit salon de thé, niché au cœur du Byward Market, à deux encablures de chez nous, nous avait été recommandé par un ami rencontré à l’auberge car on y dispose d’un accès libre au wi-fi, moyennant bien évidemment une petite consommation. Outre qu’il satisfaisait notre irrépressible besoin de nous « connecter au monde » dans l’espoir – un peu fou et jusqu’ici toujours déçu – de voir apparaître dans notre boîte mail une alléchante proposition d’embauche de tel ou tel recruteur, ce petit salon nous plaît beaucoup, pour son ambiance cosy et chaleureuse comme pour le bon goût de sa décoration. Leurs sandwichs grillés et leurs thés glacés sont délectables, et nous serions ravis de vous y convier s’il vous venait l’heureuse idée de nous rendre une petite visite.

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Au plan professionnel, rien de concret mais, comme à l’accoutumée, quelques pistes plus ou moins intéressantes. Vendredi dernier, Eliana et moi avons passé chacun un entretien avec d’autres agences de placement. Nos rendez-vous avaient lieu en plein centre d’affaires, dans de grands buildings modernes qui nous donnaient, l’espace de quelques heures, l’impression d’être des gens importants. Après avoir rempli plusieurs formulaires, j’ai taillé le bout de gras avec une recruteuse très sympathique, à qui j’ai dit combien j’étais beau et intelligent. J’ignore si elle m’a cru, mais elle m’a parlé d’une collègue qui cherchait actuellement un traducteur qualifié pour un poste lié au gouvernement et que mon CV lui paraissait respectable. Bien sûr, je n’ai toujours pas cette foutue « security clearance », mais on m’a assuré que je recevrais bientôt un formulaire de demande. Si la chance est avec moi, je devrais pouvoir obtenir mon autorisation officielle d’ici un an ou deux, ce qui risque d’être un peu trop long pour décrocher le job. Eliana, elle, a passé une « entrevue » éclair pour un poste d’assistante administrative à l’accueil d’une agence de recrutement qui recherche plutôt des bilingues parlant correctement le français. Note to self : ne surtout pas dire « le vrai français » ou un Québécois susceptible risque de vous arracher la langue avec les dents et de vous la cracher au visage. Bref, ils étaient censés rappeler Eliana avant-hier. On attend toujours…

La rubrique « recherche d’emploi » ne serait pas complète sans un petit aparté consacré à l’un des entretiens d’embauche les plus ineptes et profondément inutiles qu’il m’ait été donné de passer. Découragé par le manque de perspectives professionnelles ici ou ailleurs, j’ai postulé à plusieurs offres de travail dans des centres d’appel et autres lieux de misère intellectuelle. L’une d’entre elles se résumait en deux ou trois lignes. Il s’agissait apparemment d’un sombre machin de vente/marketing, domaines pour lesquels j’ai toujours éprouvé une profonde aversion. J’ai postulé. Quelques jours plus tard, on m’a rappelé. Je décroche et une voix suave me chante les louanges du poste. Je note soigneusement l’adresse et me rends compte, la veille de l’entretien, que les « bureaux » sont à 12 km d’ici. Tant pis, j’enfourche mon vélo, roule une heure durant et finis par arriver à destination, dans ce qui s’apparente à un sinistre agglomérat de taudis délabrés (garages insalubres, maisons défoncées, petites PME en faillite, etc.). Je me demande ce que je fous là, mais j’affiche un large sourire et toque à la porte. On me présente la mission. En trois mots : nul, nul et nul. Je n’écoutais que d’une oreille ce qu’un pingouin en costar-cravate-oreillette déblatérait sur ses objectifs de vente, son démarchage commercial et les performances de sa boîte miteuse. Je suis parvenu, non sans un certain mal, à ne pas m’esclaffer et à lui signifier que son offre ne suscitait chez moi qu’un enthousiasme modéré. Malgré tout, nous nous sommes quittés en bons termes. Et puis cet épisode loufoque m’a donné l’occasion de parcourir 25 kms à vélo et de découvrir une partie lointaine de la ville que je ne connaissais pas.

Le temps ici est toujours radieux mais l’atmosphère s’est légèrement rafraîchie, et c’est tant mieux ! Nous prévoyons d’aller nager dans la Rivière des Outaouais ce weekend, ou à la piscine s’il pleut. Eliana poursuit ses expériences culinaires, toujours réussies.

On pense bien à vous et on vous embrasse.

A très bientôt !

Eliana & François

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Esteemed readers,

Tonight, I am overjoyed. No, we still haven't found jobs. But after spending many a long and painful day without our daily dose of online activity, we finally get to experience the thrills of it again.  Let it be known that I was forced to chop my miserly phone subscription to reach our beloved landlord, who is vacationing somewhere in the asshole of Texas until August 10, so that he might ask one of his Canadian friends to reset the router and re-establish our Internet connection. Mission accomplished. And to celebrate the occasion, here is an umpteenth long-winded article. Lucky you!

Our inability, even for a short while, to access this curious thing called the Web, now so distressingly indispensable to our daily lives, placed us in an awkward situation, in large part because it is our only way to communicate with all of you, but this predicament at least had the advantage of prompting us to discover an exquisite place named the Tea Party.  This small tea shop, located in the heart of the Byward Market, a couple of blocks from our apartment, had been recommended to us by a friend we met at the hostel because it has free wifi access. Provided, of course, that we order something.

Besides catering for the overpowering need to "connect to the world" in the slightly irrational and so far consistently disappointed hope of receiving an email from someone saying they'd like to hire us, the Tea Party really appeals to us on account of its cozy and warm atmosphere as well as its tastefully decorated interior. Their grilled sandwiches and iced teas are heavenly, and we'd be happy to take you there should you - rightly - decide to come visit.

On the job front, nothing very concrete yet, as has become custom. Only a few more or less interesting leads have emerged. Last Friday, Eliana and I had interviews with other placement agencies. Our appointments were in the business district, in modern high-rises that made us feel important for a couple of hours. After filling out several forms, I chewed the fat with a very likable consultant, to whom I explained how beautiful and intelligent I was. I don't know whether she believed that, but she did say my résumé looked respectable and went on to mention a colleague of hers who was currently seeking a qualified translator to take over a government position.

Of course, I still don't have this damned "security clearance" but they said they would email me all the application documents shortly. With a bit of luck, I might be able to obtain my clearance within a year or two, which I'm afraid could be a little too late to get the job. As to Eliana, she had a very brief interview about an administrative assistant position with a recruiting agency looking for bilingual candidates fluent in French. Note to self: never say "real French" or a tetchy Québécois might bite off your tongue and spit it back at you. Anyway, they were supposed to call Eliana back last Monday. We're still waiting.

The "job search" part wouldn't be complete without a short aside about one of the most preposterous and utterly pointless interviews I've ever been to. Discouraged as I was by the lack of professional prospects here or elsewhere, I applied for a host of job offers in call centers and other such places of intellectual paucity. One of them could be summed up in just a few words:

Apparently, it was a kind of nondescript sales/marketing thingamabob. Thing is, I have always heartily disliked sales and marketing. I applied. Some days later, I get a call back. I pick up the phone and a sultry voice on the other end of the line sets out to extol the virtues of this wonderful job opportunity. I write the address carefully and realize on the eve of the interview that their "offices" are 12 km away.

Never mind. I hop on my bike, ride it for an hour all the way to my destination, which resembles a miserable cluster of decrepit slums (insalubrious garages, rundown homes, small business on the verge of bankruptcy etc.) I wonder what the heck I'm doing here but I force a broad smile and knock on the door. As the job is being described to me, three words pop into mind: crap, crap and crap.

I was only half listening to the claptrap of the dressed-up, earphone-wired dork sitting in front of me and rambling on about his sales objectives and the major achievements of his dingy business. I abstained, with a certain degree of difficulty, from laughing out loud and conveyed to the guy that I was only mildly enthusiastic about working for him. We parted company in good terms. At least, this epic episode allowed me to travel 25 km and discover a distant part of Ottawa I was not familiar with.

The weather continues to be nice but the air has cooled down a bit, to our greatest satisfaction. We plan to go swim in the Ottawa River this weekend, or maybe go to the pool if it rains. Eliana's successfully carrying on with her culinary experiments, taking it up a notch.

We miss you. Take care!

Eliana & François

18 juillet 2011

Balade à vélo

Bonjour ou bonsoir,

Aujourd’hui, permettez-moi d’occulter tout ce qui touche, de près ou de loin, à la recherche d’emploi. En parler ici ne ferait qu’aggraver l’état permanent de frustration et de colère qu’elle engendre. Je préfère vous conter notre petite balade à vélo d’avant-hier, qui nous a fait le plus grand bien. Nous avions besoin de nous changer les idées, de respirer le grand air canadien et de découvrir, après trop d’heures passées enfermés à envoyer inlassablement CV et lettres de (dé)motivation, une infime partie des innombrables merveilles que compte ce pays. Et nous n’avons pas été déçus !

Nous enfourchons donc nos vélos aux alentours de 17 heures et roulons jusqu’au musée de l’aviation, situé à l’extrême est de la ville, non loin de la rivière des Outaouais. Sur la route, nous faisons une escale à Rideau Hall, où se dresse fièrement (un peu trop d’ailleurs) la demeure du Gouverneur Général du Canada prise d’assaut par une ribambelle de Chinois armés d’iPads dernière génération. La rivière est bordée de pistes cyclables, idéales pour profiter à son rythme de la beauté qui nous entoure. Perdus dans l’immensité du paysage et pris d’un sentiment de dépaysement, nous nous sentons libres.

 

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Commençant à sentir nos jambes s’ankyloser, nous faisons une halte en contrebas des pistes cyclables, juste au bord de la rivière. Le soleil et la chaleur accablante nous invitent à faire trempette, mais nous n’avons ni serviettes, ni maillots de bain… Tant pis, me dis-je, j’ai trop envie. Je décide donc de piquer une tête, avec pour unique tenue un misérable caleçon à fleurs décoloré. Seuls quelques rares promeneurs me demandent, non sans une pointe d’amusement, si l’eau est bonne.

 

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Moyennement rassuré par la viscosité sous mes pieds et ne sachant pas grand-chose de la faune sous-marine canadienne, je regagne le bord après une dizaine de minutes, et nous voilà repartis sur le chemin du retour. Le soleil couchant confère au lieu un caractère encore plus idyllique. Nous apercevons çà et là quelques hors-bords d’où s’élancent gaiement, tête la première, un ou deux Canadiens sans doute déjà un peu attaqués par la boisson. Nous nous arrêtons régulièrement pour prendre quelques photos puis repartons, les jambes lourdes.

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Après vérification, il semblerait que nous ayons parcouru une bonne vingtaine de kilomètres. Pas si mal, pour deux pantouflards invétérés. A la tombée de la nuit, nous arrivons à la maison après un petit détour par notre pizzeria préférée, à 3 minutes de l’appartement. Nous aurons rarement éprouvé si peu de remords à engouffrer chacun une pizza d’environ 60 cm de diamètre et 5 cm d’épaisseur.

Eliana & François

 

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Hello there folks!

Today, allow me to overlook everything that's connected, directly or remotely, to the job search, as discussing it here would only serve to aggravate the permanent state of fustration and anger it generates. I'd rather tell you guys about our little bike ride of two days ago, which did us a lot of good. We had to take our minds off things, to breathe in some fresh air and explore a tiny bit of Canada's countless wonders after having spent hours emailing résumés and cover letters. And let me tell you, we were not disappointed.

We straddled our bikes at about 5 pm and rode off as far as the aviation museum, located in the far eastern part of the city, near the Ottawa River. On our way there, we made a stop at Rideau Hall, where the abode of the Governor General of Canada proudly sits - perhaps excessively so. There, we encountered a herd of Chinese tourists armed with last-generation iPads. The river bank was lined with cycle paths, which proved ideal for taking in the beauty of our surroundings at our own relaxed pace. Lost as we were in the midst of vast and unfamiliar scenery, we felt a tremendous sense of liberty.

As our legs began to hurt, we decided to take a break down on the river bank. The burning sun and heat felt like an invitation to dabble, but we had neither towels, nor swimming trunks. Never mind, I couldn't resist the urge. I walked straight into the water with just a pair of faded flower-patterned shorts on. Every now and again, a couple of amused strollers asked how the water was.

Hardly reassured as to the viscosity of the river bed and knowing very little about freshwater animals in this part of the globe, I thought it best to swim back to land after ten minutes or so and head back home. The setting sun gave an idyllic feel to the place. We spotted a few speedboats here and there, whence one or two presumably tipsy Canadians joyfully dove head first into the river. We often stopped to take pictures and carried on with our legs feeling like a ton of lead.

According to Google Maps, we have covered over 20 kilometers. Not too bad for two inveterate stay-at-home bums. At nightfall, we finally arrived home after having ordered two giant pizzas at our favorite joint, 3 minutes walk from our place.  We hardly ever felt so little guilt about gulping down two 60-centimeter wide, 5-cm thick pizzas.

Eliana & François

11 juillet 2011

Travail, graille et tas de ferraille.

Amis, famille, vagues connaissances, voyeurs et compagnie,

Cette petite mise à jour n’a pour objet que de vous informer quant aux derniers événements en date de nos aventures canadiennes et je m’efforcerai ainsi de réfréner ma verve lyrique pour vous épargner le désagrément d’un article interminable. C’est mal parti, je vous le concède.

Commençons par l’incontournable recherche d’emploi. L’information date un peu, mais le verdict – très attendu – est tombé : je n’ai absolument rien bité aux palans de levage et mon test de traduction, après deux heures de stress et de sueurs, a fini dans la corbeille de Micheline. Micheline, c’est la RH d’une agence dont je ne citerai pas le nom mais qui aura au moins eu le mérite de susciter chez moi quelques espoirs un peu fous. Echec cinglant, donc, et retour à la case départ.

Après avoir passé un entretien à Randstad (agence de recrutement), nous avons dû effectuer une évaluation en ligne. Il s’agissait d’un test de rapidité en saisie de données (chiffres et lettres) et de connaissance des programmes Word et Excel. La saisie de données, plutôt marrante au début parce que chronométrée, devenait à la longue complètement aliénante. Difficile de s’imaginer faire ça toute la sainte journée. Peut-être Randstad nous rappellera-t-elle un beau jour pour nous proposer un poste d’esclave scripteur avec double spécialisation machine à café et photocopieuse… Bref.

Une autre agence de placement m’a contacté cette semaine, en m’annonçant une nouvelle pour le moins réjouissante, que l’on pourrait résumer en ces termes : « Bonjour, j’aime bien votre CV et j’ai peut-être une offre alléchante pour vous ». Je rappelle la madame, avec qui je prends rendez-vous pour discuter. Pendant l’entretien, elle me parle d’une offre de traducteur chez les Boy Scouts canadiens. Selon elle, j’ai toutes mes chances. Seul os : c’est un CDI, mon visa de travail expire en 2012 et les méchants Boy Scouts ne veulent pas m’aider à obtenir une extension de visa. Snif…

Malgré ces quelques déconvenues tristement prévisibles, Eliana et moi poursuivons sans relâche notre quête du Saint Graal. Nous avons désormais acquis l’art et la manière de rédiger CV et lettres de motivation, en français comme en anglais. Je ne compte même plus nos candidatures (sans doute parce qu’après 5 ans d’ISIT, je ne sais plus compter au-delà de 1 000). Par souci d’honnêteté, nous devrions peut-être mentionner dans nos lettres notre besoin urgent de gagner des sous pour ne plus estimer avoir réalisé une économie extraordinaire en achetant un pain à 2,49 dollars plutôt qu’à 2,99 dollars… Ou pour se dire que nous pourrions rester ici au moins jusqu’à Noël et ne plus redouter chaque matin une chute de 0,01 points de l’euro face au dollar…

Eliana aussi cherche son bonheur dans l’enseignement des langues, mais la tâche est tout aussi ardue. Aussi, pour occuper son temps après avoir envoyé moult poignantes missives à de parfaits inconnus, elle fait ses premiers pas en cuisine. Un début très prometteur : muffins à la myrtille couronnés de succès malgré une cuisson légèrement insuffisante, cake salé à la féta, au basilic et aux tomates séchées (un bonheur, j’en reveux), gâteau pommes/cannelle à la pâte trop cuite mais à l’intérieur fondant… Tous ces mets auraient été parfaitement réussis si l’on avait compris plus tôt pourquoi le four semblait mal fonctionner : la température n’était pas exprimée en Celsius, mais en Fahrenheit… En même temps, un four de cuisine qui chauffe à 500°C, c’est rare.



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Pour finir sur notre quotidien à Ottawa, sachez que nous avons fait l’acquisition, ô combien utile, de deux vélos d’occasion pour une bouchée de pain. Le mien m’a coûté 70 dollars, celui d’Eliana seulement 50. Ils sont lourds, leurs selles mettent nos derrières à rude épreuve, mais ils nous rendent un fier service en nous évitant de débourser 3,5 dollars de bus à chaque déplacement. Nous prévoyons d’ailleurs de faire une grande ballade à vélo au Parc de la Gatineau (360 km² de pistes cyclables en pleine nature au nord d’Ottawa) d’ici quelques jours, probablement le weekend prochain.

 

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Voilà pour aujourd’hui. Bises à tous !

Eliana & François

 

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Friends, family,  acquaintances, voyeurs and Co.,

This little update aims only to inform you about the latest developments in our Canadian adventures and I shall endeavor, therefore, to abstain from excessive lyricism to spare you the inconvenience of a never-ending article. Pretty bad start, I'll grant you that.

Let me begin with the inevitable job search and a slightly dated piece of information. The - highly predictable - verdict finally came down: I didn't grasp a goddam thing about hand hoists and my translation test wound up in Micheline's trash after two hours of stress and sweat. Micheline is the HR manager of an agency whose name I won't mention but which at least had the merit of offering me a glimmer of forlorn hope.

After our interviews with Randstad (placement agency), Eliana and I were asked to take an online assessment of our data entry skills (digits and letters) as well as of our proficiency with the Word and Excel programs. Data entry was fun at first because it was timed, but it became more and more alienating as the test dragged on. Picturing myself doing this all day is dispiriting. Maybe Randstad will ring us back someday with jobs as slave-scribes specialized in coffee machines and photocopiers.

Another recruiting agency contacted me earlier this week with what sounded like terrific news and basically amounted to the following: "Hi, I like your résumé and I might have a wonderful job opportunity for you!". So I call the lady back and make an appointment with her to discuss the matter. During our interview, she talks about a translator job with the Canadian boy scouts, for which she thinks I'm perfectly qualified. Only snag is, this is a permanent position, my work permit expires in 2012 and the nasty boy scouts refuse to help me get a visa extension.

Despite these sadly predictable disappointments, Eliana and I keep on tirelessly pursuing the Holy Grail. We have now become masters in the art of drafting résumés and cover letters, in both French and English. I have lost count of how many applications we've sent (presumably because I am no longer capable of counting beyond 1,000 after 5 years in a translation school). For honesty's sake, we ought perhaps to mention in our covering letters the urgent necessity to make enough money to start challenging the notion that buying a $2.49 loaf of bread instead of a $2.99 one is an incredible bargain. Or to tell ourselves that we'll be able to stay here at least until Christmas and stop waking up in the morning fearing a 0.01 point fall of the euro vs. the CAD.

Eliana is also seeking her fortune in teaching and is faced with a similar amount of difficulty. To keep herself busy after sending countless impassioned letters to total strangers, she teaches herself how to cook. Hers is a very promising start: palatable though slightly undercooked blueberry muffins, cake stuffed with feta/basil/dried tomatoes (delicious, can I have some more?), apple/cinnamon cake with overcooked dough but perfect interior. All these treats would have been flawlessly executed had we understood earlier why the oven seemed to malfunction: the temperature was NOT in Celsius but in Fahrenheit degrees. That said, kitchen ovens capable of heating up to 500°C are a rare sight.

To wrap it up about our daily life in Ottawa, we've purchased two second-hand bicycles for next to nothing. Mine was 70 dollars, Eliana's only 50. Our bikes are heavy, and their saddles put our butts through hell but they do us a huge favor by eliminating the need to put up 3.5 dollars for every bus ride. We plan to ride our bikes around Gatineau Park (360 square kilometers of cycle tracks and nature in the north of Ottawa) in a couple of days, probably next weekend.

That's it for today. Take care!

Eliana & François


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PVT au Canada - 2011/2012
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